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vendredi, avril 19, 2024

C’est une affirmation audacieuse, mais je pense que l’on peut dire adieu à la hausse du dollar

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Aujourd’hui, nous faisons le grand saut. Nous laissons de côté le consensus et défendons une position très contrarienne.

Nous mettons en jeu ce qu’il nous reste de réputation, et défendons avec hésitation l’argument que les jours du marché haussier du dollar sont comptés.

En réalité, il est possible qu’il soit déjà bien mort…

Le terrible indicateur dit « de la couverture de magazine » qui fonctionne en fait plutôt bien…

Une image de George Washington figurait la semaine dernière en couverture de The Economist – qui devrait selon moi être rebaptisé The Dogmatist. Son visage était celui que l’on peut voir sur les billets en dollars, mais il était posé sur un corps d’haltérophile. Le titre était « The Mighty Dollar » , le puissant dollar.

Les choses tournent souvent au vinaigre quand l’on fait ce genre de déclaration, je suis bien placé pour le savoir. Je me suis moi-même souvent trompé, et un gros titre racoleur ne fait que rendre la situation encore plus embarrassante.

Parmi les blagues les plus réussies de The Economist, on compte notamment sa couverture de février 1999, « Marée noire », publiée alors que le pétrole coûtait 12 dollars le baril. Depuis, le pétrole n’a plus jamais atteint un prix aussi bas. Cette période a été suivie par un marché haussier de neuf ans, qui a fait vu le cours du baril bondir de 1 000% pour atteindre les 147 dollars.

Sans parler de sa couverture de 2009 : « le Brésil décolle »…On peut dire que l’atterrissage aura été douloureux.

Et puis il y a leur proposition de décembre 2012 : une décapotable aux couleurs du drapeau américain qui tombait d’une falaise, avec une plaque d’immatriculation sur laquelle on pouvait lire « DETTE 1 », conduite par un Oncle Sam ivre mort, la statue de la Liberté en train de fumer de l’herbe sur le siège passager. Les Etats-Unis – leur monnaie, leur Bourse et leurs obligations – ont plutôt prospéré après cela, je m’en souviens.

Après avoir étudié 44 couvertures de The Economist entre 1998 et 2016, Greg Marks et Brent Donnelly, analystes chez Citibank, ont déterminé que « 68,2% des Une se trompent après un an ». Un outil qui permet de prévoir avec exactitude ce que fera le marché dans 68,2% des cas est extrêmement précieux. Un fond spéculatif payerait des fortunes pour l’obtenir !

Si une couverture prédit une forte baisse et que vous achetez, Marks et Donnelly ont pu confirmer que vous encaisserez des bénéfices de 18% dès l’année suivante. Si la couverture prévoit une hausse et que vous vendez, le bénéfice est en moyenne de 7,5%.

Peut-être que le dicton qui affirme que « un économiste est un professionnel formé pour faire des prévisions inexactes sur l’économie » n’est pas entièrement faux.

Marks et Donnelly concluent que « les couvertures hyperboliques de The Economist fournissent un signal fort aux contrariens… La prochaine fois que vous verrez le magazine exagérer un thème du marché ou affirmer que XYZ va atteindre le fond du fond ou les étoiles, attention aux inversions… Vous avez des preuves empiriques solides qui indiquent que cette hyperbole est sans doute un signe que le thème en question touche à sa fin. »

Oubliez “The Dogmatist”, osons “The Proctologist”

Au vu de la couverture de The Economist, Charlie Morris a tweeté une photo avec les mots : « C’est officiel, le dollar va chuter ». Il se pourrait qu’il ait raison… avec une probabilité, semblerait-il, de 68,2%.

Combien d’économistes faut-il pour changer une ampoule ? Sept (à dix près.)

Mais revenons-en au dollar.

Il y a beaucoup de bonnes raisons d’acheter des dollars – donc ne le faite pas.

Tout le monde ou presque croit en la hausse.

La Fed va augmenter les taux d’intérêts ce mois-ci – ce qui devrait renforcer encore un peu plus le dollar. L’économie américaine est forte ; le cours de la livre est catastrophique, l’euro ne tient plus le coup, le yen est bon à jeter. Le dollar doit augmenter – c’est obligé. C’est la seule maison encore habitable dans le quartier.

Et puis il y a les nouveaux accords fiscaux de Donald Trump. L’argent détenu en off-shore par les entreprises américaines qui cherchent à minimiser le montant de leurs impôts sera rapatrié, ce qui va ramener de milliards en achats de dollars US.

Cela ne fait aucun doute : affirmer que le dollar va chuter est un pari contrarien.

Les arguments qui indiquent qu’il va augmenter sont nombreux et la liste est longue. Le marché haussier est à maturité : cet argumentaire a eu plusieurs années pour évoluer. L’argumentaire baissier, pour la même raison, est plus faible. Mais cela ne signifie pas qu’il soit faux.

Voici un graphique de l’indice du dollar US, qui le compare avec un panier de monnaies étrangères depuis 1980 (le fameux Dollar Index).

J’ai dessiné la ligne rouge pour illustrer une zone de soutien historique, une bande orange pour marquer la zone de résistance correspondante. C’est la gamme dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, et nous avons atteint la partie haute.

Le dollar s’est énormément renforcé face aux autres devises entre 1981 et 1985, pendant le premier mandat de Ronald Reagan. Cette reprise a pris fin avec les accords du Plaza en 1985, où les gouvernements des cinq plus grandes économies (l’Union Soviétique mise à part), ont convenu d’intervenir sur les marchés monétaires pour déprécier le dollar.

Les parallèles entre Trump et Reagan sont nombreux ; peut-être que celui-ci va venir s’ajouter à la liste. Peut-être que le dollar va continuer de progresser et que The Economist a raison.

Mais peut-être aussi que sa hausse va s’épuiser au niveau de la ligne orange que j’ai dessinée ci-dessus, et que le dollar va ensuite baisser.

Pour l’heure, je penche pour la deuxième option. Mon interprétation est que la hausse au-dessus de 101 suite à l’élection est trompeuse. Etant donné qu’un faux mouvement est souvent suivi par un mouvement rapide dans la direction opposée, c’est une théorie qui devrait se vérifier assez vite, dans un sens ou dans l’autre.

Je ne suis pas économiste, et je ne suis pas non plus forcé de répéter sans cesse la même théorie sur le marché pour vendre ma lettre d’information. Je joue mon propre argent – et je dois être capable de reconnaître mes erreurs, donc je surveille les signes comme le lait sur le feu (mais je mélange les métaphores…) S’il continue de grimper, on aura prouvé que j’ai tort, et je serai forcé de manger mes mots.

Un dollar faible serait avantageux pour Trump. Il rendrait les exportations américaines plus compétitives, ce qu’il souhaite, étant donné qu’il tente de donner un coup de fouet à l’industrie américaine. Il est possible qu’il réussisse à attirer de l’investissement étranger, ce qui rendra son plan de réflation et de dépenses d’autant plus simples à financer.

J’imagine donc que des mesures seront prises pour fabriquer un dollar faible. Les monnaies ne font pas toujours ce que souhaitent les présidents, mais Trump, par contre, semble toujours obtenir ce qu’il souhaite. Ne pariez pas contre lui.

Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit

Source: quotidienne-agora


Dominic Frisby est commentateur pour le magazine financier Money Week dans le domaine de l’or, des matières premières et des devises. Il est par ailleurs le producteur et le présentateur de l’émission Frisby’s Bulls & Bears dans laquelle il discute des enjeux économiques et financiers avec les plus grands experts.

3 Commentaires

  1. Intéressant !
    Certaines statistiques montrent que les français achètent de l’or quand celui-ci monte et vive versa.
    Quant aux retraites effectivement les jeunes générations ont du souci à se faire et à gérer cela dés maintenant, car avec la robotisation des emplois de base et les migrants à 2€ de l’heure, la pénurie d’emploi ne fera qu’augmenter et le système par répartition appartiendra à l’histoire pré Libérale-Capitaliste …
    Pour « les dinosaures de 60 balais » et plus ce n’est déja plus d’actualité, alors ne pas avoir de dettes et avoir un peu de réserve est déja énorme.
    Pour les ressources, on fait comme les plus gros de la planète, on pompe avec la grâce de l’État (pas dans les mêmes proportions évidemment) jusqu’à ce que cela finisse par s’arrêter.
    Et quand cela s’arrêtera (« reset » ou je ne sais quoi d’autre) il y a aura certes un assainissement que beaucoup espèrent, mais aussi une grosse casse à laquelle pas assez ne pensent.
    Joyeuses Fêtes …

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