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Westinghouse dépose le bilan, Toshiba espère contenir la débâcle

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Westinghouse, filiale nucléaire américaine du groupe Toshiba, a déposé mercredi le bilan, ont annoncé les deux compagnies qui espèrent ainsi limiter la débâcle financière.

Westinghouse a enclenché la procédure de placement sous la protection de la loi sur les faillites d’entreprises auprès d’un tribunal de New York, a précisé l’entité dans un communiqué.

« Aujourd’hui, nous avons pris des mesures pour relever nos défis financiers tout en protégeant nos activités », a déclaré le PDG José Emeterio Gutiérrez, cité dans le document. Un investisseur tiers, qui n’est pas nommé, a décidé de lui apporter un financement de 800 millions de dollars pour l’accompagner dans cette phase de « restructuration stratégique », dont il entend « sortir plus fort ».

Le nom du groupe sud-coréen Korea Electric Power (Kepco) a filtré ces derniers jours dans la presse, mais aucune confirmation officielle n’a été apportée.

Westinghouse a mal calculé l’exposition aux risques dans la construction de centrales atomiques aux Etats-Unis, dans un contexte de durcissement des normes de sécurité après l’accident de Fukushima, et a vu les coûts gonfler. Des irrégularités ont en outre été relevées dans l’opération de rachat, fin 2015, d’une société du même secteur.

– Colossale perte en vue –

Autant dire que Toshiba n’a désormais qu’une hâte: s’extirper de ce marasme nucléaire. « Etant donné que Westinghouse ne sera désormais plus sous le contrôle de Toshiba, la filiale va sortir des comptes consolidés à compter de l’exercice actuel », a souligné la firme nippone.

Le président de Toshiba Satoshi Tsunakawa lors d’une conférence de presse à Tokyo, le 29 mars 2017 ( AFP / Behrouz MEHRI )

En se désengageant de Westinghouse, qui avait été racheté au prix fort, plus de 4 milliards de dollars, il y a dix ans, et qu’il espère céder au plus vite, Toshiba veut limiter les dégâts, mais le conglomérat, qui se croyait sauvé après un précédent scandale de maquillage des pertes révélé en 2015, n’est pas pour autant sorti d’affaire.

Il a dit mercredi redouter une perte nette annuelle de 1.010 milliards de yens (8,4 milliards d’euros), en raison des charges financières liées à la mise en faillite de Westinghouse. Il s’attendait auparavant à une perte de 390 milliards de yens (3,2 milliards d’euros) pour l’exercice 2016/17, qui sera clos fin mars.

Du fait de cet imbroglio, le géant centenaire a été incapable pour l’heure de publier des comptes trimestriels audités et son action, qui a fondu de moitié depuis l’annonce de ses déboires nucléaires fin décembre, est sous la menace d’une radiation de la Bourse de Tokyo.

Après avoir arraché in extremis des autorités boursières deux délais exceptionnels, Toshiba doit donc impérativement annoncer ses résultats et prévisions d’ici au 11 avril. Ce dépôt de bilan devrait lui permettre de clarifier les choses.

– L’administration Trump aux aguets –

La procédure s’annonce cependant complexe car l’administration Trump est aux aguets, soucieuse de préserver les emplois américains de ce grand nom de l’industrie, dont les racines remontent à 1886 et qui emploie 12.000 salariés.

« Nous travaillons en étroite coordination avec les Etats-Unis », a réagi le porte-parole de l’exécutif japonais, Yoshihide Suga, au cours d’un point de presse régulier.

A Tokyo, les analystes ont salué cette avancée dans ce dossier à multiples rebondissements. « Avec ce dépôt de bilan qui n’est pas une surprise, Toshiba a fait le plus dur », a estimé Hideki Yasuda, analyste de l’Institut Ace Research à Tokyo, interrogé par l’AFP. « Ses chances de survie ne sont désormais pas minces. Le groupe va pouvoir redémarrer de zéro avec ses activités profitables, mais reste à savoir comment il va gérer son activité de puces-mémoires ».

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Car pour renflouer ses caisses, Toshiba a l’intention de vendre une partie de cette division vedette, placée dans une nouvelle société dont la création doit être validée jeudi par une assemblée générale extraordinaire des actionnaires.

Une dizaine d’entreprises et de fonds d’investissement de différentes nationalités seraient intéressés, mais les pouvoirs publics japonais voudraient éviter que cette activité stratégique ne tombe entre des mains étrangères.

Toshiba, deuxième fournisseur mondial de mémoires pour smartphones et autres appareils numériques, peut espérer tirer 1.500 à 2.000 milliards de yens (12,3 à 16,4 milliards d’euros) de cette opération.

Et après, que restera-t-il de ce jadis puissant conglomérat ? Son PDG Satoshi Tsunakawa avait dessiné mi-mars un « nouveau Toshiba », mais qui ne serait plus que l’ombre de lui-même, organisé autour de deux piliers: les infrastructures (ascenseurs, matériels pour l’industrie, le transport ferroviaire ou les services publics…) et l’électricité (centrales thermiques, transmission de courant, production nucléaire au Japon et nouvelles énergies).

Copyright © 2017 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

Source : Boursorama

 

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