Dans un exposé économique et financier, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen S. Poloz, a affirmé que la situation des ménages fera l’objet d’une «surveillance étroite» au pays.
Cette veille est devenue plus que nécessaire avec l’endettement qui s’accroît et alors que la croissance est ralentie par le choc pétrolier perçu comme un «énorme coup dur». La banque ajoute, de plus, qu’il est toujours possible que «l’économie mondiale déçoive encore».
Dans son adresse au Comité permanent des Finances de la Chambre des communes mardi, celui qui préside aux destinées de la banque centrale canadienne a décrit la situation en termes non équivoques.
«Il est toujours difficile d’estimer la croissance potentielle d’une économie, et cette difficulté s’aggrave quand l’économie passe par un ajustement structurel majeur, comme c’est le cas aujourd’hui au Canada», a soutenu M. Poloz.
Le gouverneur a mentionné que tous savent déjà que la chute des investissements dans le secteur des produits de base «ralentira le taux d’augmentation de la production potentielle de l’économie».
L’estimation de la croissance de la production potentielle à court terme a d’ailleurs été abaissée de 1,8 % à 1,5 %, a rappelé la Banque du Canada.
Selon l’analyse du gouverneur Poloz, «l’ajustement complexe face à la détérioration des termes de l’échange bridera la croissance au Canada pendant une bonne partie de notre période de prévision, et la réaction des ménages devant les mesures budgétaires du gouvernement fédéral exigera une surveillance étroite».
Depuis la fin de 2014, l’économie canadienne a subi un choc majeur.
«Les investissements et la production dans le secteur des ressources se sont effondrés, la diminution du revenu national a provoqué une réduction des dépenses des ménages, et le secteur des ressources a subi d’importantes pertes d’emploi.»
Tous ces facteurs négatifs ont eu le dessus sur les avantages découlant de la baisse des coûts de l’énergie pour les ménages et les entreprises.
Les parlementaires fédéraux, qui ne le savaient pas déjà, ont appris que les investissements et la création régulière d’entreprises ne constituaient pas un fait concret de l’économie canadienne actuelle.
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«Nous n’avons pas encore de preuve tangible de la hausse des investissements ni de la création soutenue d’entreprises, quelques-uns des ingrédients nécessaires au retour à la croissance naturelle et autosuffisante, assortie d’une inflation qui se maintient à la cible de façon durable», a déclaré le gouverneur dont la conclusion comportait quelques mots de réconfort, somme toute, bien relatifs.
Selon lui, «les données économiques récentes ont été encourageantes dans l’ensemble», mais ces dernières «ont varié aussi passablement».
Source: tvanouvelles