Le Bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail (une branche du département d’État américain) publie des « rapports sur les droits de l’homme » annuels dans 194 pays différents à travers le monde. Leur rapport 2021 pour l’Ukraine a été publié en avril de cette année. Malgré sa pertinence quant à savoir si l’intervention américaine dans la guerre RU-UA est méritée, le rapport n’a reçu aucune couverture médiatique.
Le rapport met en lumière de « graves abus » dans la région du Donbass citant de multiples sources :
« Des organisations internationales et des ONG, dont « Amnesty International », « Human Rights Watch » et le « HRMMU », ont publié des rapports périodiques documentant les abus commis dans la région du Donbass des deux côtés de la ligne de contact. ”
Voici des exemples les plus importants de « problèmes incessants en matière de droits de l’homme » répertoriés par le bureau :
• Les exécutions illégales ou arbitraires, y compris les exécutions extrajudiciaires commises par le gouvernement ou ses agents.
• La torture et cas de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés à des détenus par des membres des forces de l’ordre.
• Les conditions de détention dures et potentiellement mortelles.
• Les arrestations ou détention arbitraire.
• Les graves problèmes d’indépendance du pouvoir judiciaire.
• Les graves restrictions à la liberté d’expression et aux médias, y compris la violence ou les menaces de violence contre les journalistes, les arrestations ou poursuites injustifiées de journalistes et la censure.
• De graves restrictions à la liberté d’internet.
• Le refoulement de réfugiés vers un pays où ils seraient menacés dans leur vie ou leur liberté.
• Des actes graves de corruption gouvernementale.
• L’absence d’enquête et de responsabilité en matière de violence sexiste
• Des crimes, violences ou menaces de violence motivée par l’antisémitisme
• Des crimes impliquant de la violence ou des menaces de violence ciblant des personnes handicapées, des membres de groupes ethniques minoritaires et des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer ou intersexuées.
• Existence des pires formes de travail des enfants.
En comparant cela au rapport du Département d’État sur la Russie, nous constatons que leur évaluation est presque identique (voir capture d’écran ci-dessous) :
Vous devez vraiment vous demander, si notre propre département d’État classe ces deux nations comme des défenseurs tout aussi abyssaux des droits fondamentaux de l’homme, pourquoi diable devrions-nous nous soucier de savoir qui gouverne certains de ces territoires ?
La « Heritage Foundation », un groupe de réflexion conservateur pro-interventionniste fondé en 1973, corrobore les classifications du Département d’État. Pendant près de trois décennies, la fondation a maintenu son indice de liberté économique qui définit la liberté économique comme le « droit fondamental de chaque être humain à contrôler son corps ou son travail et ses biens ».
Pour l’indice 2021, non seulement l’Ukraine se classe 35 places en dessous de la Russie à la 127e place du classement, mais c’est dans une autre catégorie. L’économie de la Russie est considérée comme « modérément libre », une catégorie partagée par les pays du premier monde comme l’Italie, la France et l’Espagne, tandis que l’économie de l’Ukraine se situe dans la catégorie « plutôt non libre ».
Les seules différences matérielles entre la Russie et l’Ukraine dans le rapport du Département d’État sont liées aux élections inéquitables de la Russie, un problème que le département n’attribue pas à l’Ukraine malgré les interventions de l’administration Obama dans leurs élections en 2014 par le biais d’un véritable Coup d’état. Cela dit, il ne fait aucun doute que les élections russes sont moins que légitimes. Malgré le soutien populaire de Poutine (qui a été cité dans de nombreux médias occidentaux), il façonne certainement le système à son avantage – qu’il s’agisse de prolonger sa limite légale de mandat, d’emprisonner des opposants ou d’interdire les discours en ligne qui démontrent un « manque de respect » envers les « autorités de l’État ».
Cependant, même en admettant que les élections ukrainiennes sont probablement plus libres et plus équitables que celles en Russie, si notre objectif est de défendre la démocratie, pourquoi avons-nous refusé pendant près d’une décennie de reconnaître la sécession de la Crimée ?
Des mois après le référendum de Crimée largement contesté pour rejoindre la Russie qui a été adopté début 2014, « Gallup », l’une des institutions de sondage les plus anciennes et les plus respectées aux États-Unis, en partenariat avec le « Broadcasting Board of Governors », une agence fédérale américaine dont la mission déclarée est de » promouvoir la liberté et la démocratie et améliorer la compréhension en diffusant des nouvelles et des informations exactes, objectives et équilibrées », ont interrogé les habitants de la Crimée pour savoir si le référendum reflétait les opinions des personnes qui y vivent. Non seulement 82,8% de la population ont confirmé que c’était le cas, mais 68,4% des Ukrainiens de souche l’ont également fait.
L’année suivante, « GfK », un géant allemand des données et de l’analyse, a mené un sondage de suivi demandant aux habitants de Crimée » Approuvez-vous l’annexion de la Crimée par la Russie ? » à laquelle 82% ont répondu « oui, certainement » avec seulement 2% répondant par un « non » définitif. On ne peut pas prétendre défendre la démocratie tout en aidant et en encourageant les incursions continues du gouvernement ukrainien en Crimée. David Sachs résume le mieux :
Bon, si ce n’est protéger la démocratie ou améliorer la qualité de vie, qu’est-ce qu’on fait ? Peut-on tout simplement ne pas tolérer une atteinte aux frontières souveraines ?
Si tel était le cas, pourquoi alors les États-Unis non seulement autorisent mais soutiennent activement l’invasion du Yémen soutenue par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite qui a commencé en 2018 et qui se poursuit aujourd’hui ? Quelles que soient les origines de cette guerre, elle n’a pas été sanctionnée par le gouvernement yéménite et donc une atteinte à leur souveraineté. C’est le Moyen-Orient donc ça n’a pas d’importance ?
La vraie raison pour laquelle nous sommes impliqués en Ukraine n’est pas d’aider leurs civils. Ce n’est pas pour préserver la démocratie. Il ne s’agit pas de préserver la souveraineté nationale. C’est ce qu’ont admis des responsables américains comme le secrétaire à la Défense Lloyd Austin et le membre du Congrès Dan Crenshaw. Le véritable objectif est « d’affaiblir la Russie ». Un objectif en contradiction directe avec « Standing with Ukraine ». Cet objectif utilise leur maison comme terrain de jeu. Il utilise des vies civiles comme de la propagande. Cela ne fait rien pour l’Ukrainien ordinaire dont la vie ne connaîtrait aucune différence matérielle si la Russie devait gouverner la Crimée (comme elle l’a fait pendant près d’une décennie avec l’approbation de ses habitants) ou le Donbass (qui est embourbé dans la guerre civile depuis des années avec atrocités des « deux côtés »).
Oh oui… et cet objectif risque aussi d’anéantir la race humaine si un jour ce conflit dérapait en véritable guerre nucléaire !
Source: zerohedge
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