Les prankers russes Vovan et Lexus ont encore fait deux victimes de choix – Bernard Henri Lévy et Jacques Attali, qu’ils ont appelé en se faisant passer pour l’ex-président ukrainien Petro Porochenko. Ils ont publié les vidéos sur internet – elles ont été partagées par les plus grands titres russes, dont les Vesti, l’équivalent russe de France Télévisions, et sur les réseaux sociaux mondiaux. L’entretien a eu lieu en anglais (disponible ici)
Entre autres, Jacques Attali a assuré aux prankers qu’il « ne fallait pas faire de compromis avec la Russie » et que « l’Occident a eu l’illusion que la Russie sera une démocratie » ; pour l’Ukraine aujourd’hui, il estime qu’il « n’y a pas d’autre solution qu’une victoire totale et de se débarrasser de Poutine. Nous devons prendre tous les risques possibles. ».
Il fait état d’une « longue conversation il y a un mois avec Henry Kissinger », autre idéologue atlantiste de renom, sur le devenir d’une Russie « divisée en trois, une Russie de l’ouest qui peut être une part de l’Europe, une Russie de l’est qui sera avalée par la Chine et au milieu nous aurions une espèce d’Irak ou d’Afghanistan plein d’islamisme et qui sera un cauchemar pour nous tous».
Washington, le maillon faible ?
Jacques Attali a aussi exposé sa crainte que les Etats-Unis ne lâchent l’Ukraine : « il y a un scénario cauchemar où les Etats-Unis disent, ça suffit, nous ne voulons plus aider l’Ukraine, vous devez négocier. La France, l’Angleterre et l’Allemagne ne pourront pas le faire, mais les Etats-Unis peuvent forcer votre gouvernement en disant ”nous voulons un cessez-le-feu à tout prix”. Le plus important est d’éviter cela […] le maillon faible, c’est Washington ».
Pour l’éviter, il conseille à son interlocuteur de mentir et de dramatiser la situation : « à votre place, je dramatiserai plus que le fait Zelenski. Il faut dire que vous pouvez manquer de munitions et d’armes, même si ce n’est pas vrai, vous devez dramatiser les risques ».
Il reconnaît au passage la faiblesse de l’industrie européenne, qui peine à suivre le rythme d’un conflit de haute intensité : « Les Russes font de leur mieux pour affaiblir l’Europe de l’Ouest, mais c’est vrai que nous sommes faibles, notre industrie militaire ne produit pas assez. Nous ne sommes pas en économie du temps de guerre. J’ai poussé il y a deux ans pour qu’on y soit, ensuite l’année dernière. Nous ne sommes pas mobilisés et ne ressentons pas l’urgence de faire plus ».
« Nos médias sont excellents » (et serviles)
En revanche il a loué les médias – il est vrai, abondamment financés et bien tenus : « nos médias sont excellents, les médias français et américains sont à fond derrière l’Ukraine ». Et toutes les voix discordantes comme RT ou Sputnik ont été interdites, au nom de la liberté d’expression, comme le fonds européen pour la paix a été mis au service de la guerre en Ukraine. La paix c’est la guerre, la liberté c’est l’esclavage…
Au passage, il a affirmé – au sujet du refus réitéré de la Hongrie de livrer des armes à l’Ukraine, « la Hongrie est un désastre, ne perdez pas votre temps avec eux ». Un certain Soros en sait quelque chose… « Il y a des pays plus importants, comme l’Italie, l’Espagne, qui importe toujours du pétrole russe ».
Une autre partie de la conversation portait sur les risques financiers et notamment ceux d’une nouvelle crise, alors que les sanctions et contre-sanctions, puis l’attentat sur le gazoduc North Stream entre l’Allemagne et la Russie – Attali « pense réellement qu’il n’est pas impossible les Américains soient derrière », ont conduit à un renchérissement de l’énergie en Europe, donc des difficultés importantes pour l’industrie, et un renchérissement des coûts pour les divers acteurs économiques et les ménages. La mauvaise santé de l’économie européenne a déjà des conséquences sur ses fournisseurs – notamment la Chine, locomotive de l’économie mondiale, dont les exportations chutent et qui ralentit – tandis que la crise de l’immobilier n’a pas été réglée et couve toujours.
« Mon bureau a rédigé une note il y a deux jours sur le scénario catastrophe […], elle est confidentielle, destinée à certains chefs d’Etat, nous produisons des notes hebdomadaires sur la situation à destination de quelques chefs d’Etat. Le pire scénario c’est un krach de la Deutsche Bank, suivi d’un krach du système financier américain. Ce sera une vraie crise qui va conduire à la restriction des crédits et une récession globale Et cela va créer des problèmes pour l’aide à l’Ukraine ».
Interrogé sur l’augmentation passée des taux d’intérêts par la FED, Attali réagit au quart de tour : « c’était une terrible erreur de le faire ; nous n’aurions pas du augmenter les taux car cela a mené à une crise. Il y a un réel danger pour les banques […] l’économie américaine a beaucoup de problèmes […] La crise globale a 30% de chances d’arriver » […] il va y avoir de nombreux problèmes devant nous. Il y a de sérieux risques d’une crise mondiale en août ».
Les Etats-Unis ont une dette colossale, et la seule façon de financer le budget, c’est de s’arranger entre les partis au congrès [pour remonter le plafond de la dette – NDLR] Comme ils sont proches d’élections, les démocrates veulent augmenter les impôts et les républicains couper dans les dépenses, ils n’arrivent pas à s’entendre. Il y a le risque d’une impasse, et d’un manque de confiance dans le dollar, le dollar peut plonger. Tous les spécialistes pensent qu’une crise majeure est possible en août ».
Et pour l’Ukraine, en cas de crise mondiale ? Attali « ne pense pas que quelqu’un va abandonner l’Ukraine. Mais supposez qu’il y a un problème de crimes de guerre, de crimes de guerre ukrainiens ou un grand scandale de corruption ukrainienne, c’est le cas où le soutien [financier et militaire] à l’Ukraine diminuerait […] Votre point faible, c’est la réputation […] le danger c’est que les gens disent que l’Ukraine et la Russie, c’est pareil ».
Attali enfonce Macron ?
Attali a rappelé une fois de plus qu’il était « très proche de [s]on président qui a été mon assistant. Il me consulte aussi souvent que possible, et je suis opposé à sa politique, car j’estime qu’il commet beaucoup d’erreurs. Il est extraordinairement impopulaire et ce n’est pas bon ». Il affirme que la réforme des retraites est « une terrible erreur, mais il est buté. Les manifestations ne sont pas l’équivalent du Maïdan [le coup d’état en Ukraine en 2014, à l’origine de la sécession de la Crimée et du début de la guerre civile entre l’Ukraine et les républiques du Donbass, où la Russie est intervenue en février 2022] mais c’est sérieux »
Louis Moulin
Source: breizh-info
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« J’ai poussé il y a deux ans pour qu’on soit en économie de guerre »
« Macron commet beaucoup d’erreurs. Il est extraordinairement impopulaire » (où va t’il cherche tout ça ?)
Ne pourrait-on pas envoyer cet Attila dans un petit sous-marin pour aller voir le Titanic ?