« Nous devons prévenir la gabegie financière et l’absurdité écologique que serait la destruction de la tour Insee ».
Alors que, de toutes parts, des voix autorisées s’élèvent pour prôner la réhabilitation plutôt que la destruction de la tour Insee à Malakoff, plus de cent personnalités des milieux de l’architecture, de la culture, des collectivités et de la politique en appellent, dans une tribune au « Monde », à l’arbitrage du président de la République.
Nous, citoyens soucieux des deniers publics et de la transition écologique, demandons solennellement au président de la République, auquel nous adressons une lettre ouverte signée par plus de cent personnalités, de mettre fin à un scandale économique doublé d’une aberration écologique.
Aux portes de Paris, à Malakoff (Hauts-de-Seine), les ministères sociaux ont prévu de se regrouper en s’implantant sur le terrain autrefois occupé par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui en est parti en 2015. Ce choix judicieux a été salué tant par les citoyens que par leurs élus.
Cependant, le ministère a choisi de détruire la tour construite en 1974 – voici moins de cinquante années – sur les plans des architectes Serge Lana et Denis Honegger. Cette œuvre patrimoniale en forme de tripode serait remplacée par une énorme barre en bordure du boulevard périphérique de même surface de bureaux que celle de la tour existante.
Un immeuble de bonne facture pour un usage remarquable
Pour construire ce nouvel immeuble qui n’est pas conforme aux documents d’urbanisme de la ville, une modification du plan local d’urbanisme est obligatoire. Elle est contraire aux orientations écologiques de la ville et remet en cause la libre administration communale. Alors que, de toutes parts, des voix autorisées s’élèvent pour prôner la réhabilitation plutôt que la destruction, pourquoi jeter à la poubelle des surfaces viables pour reconstruire les mêmes surfaces ?
Pourquoi casser un immeuble de bonne facture et d’une qualité d’usage remarquable avec ses façades courbes qui suivent l’ensoleillement et qui ouvre Paris sur la commune limitrophe de Malakoff, au profit d’une barrière qui divise les deux territoires ? Les documents produits par les ministères sociaux attestent que la démolition-reconstruction coûtera à l’Etat 178 millions d’euros alors que le coût de restructuration de la tour se limitera à 155 millions d’euros.
Les bases de calcul de l’estimation du coût global de l’opération sont d’ailleurs contestables. En outre, selon les mêmes documents, le bilan carbone du projet du ministère est de 18 % à 24 % supérieur à celui d’une réhabilitation. Ainsi, en totale opposition avec ce que doit être leur mission, les ministères sociaux prennent l’option la plus onéreuse. »
Alors oui, il faut changer notre manière de raisonner et de faire.
Alors que la loi imposée par ceux qui nous dirigent veulent que nous fassions de la ZAN pour zéro artificialisation nette, il ne faut pas que le souhait de ne plus artificialiser les sols en prenant de nouveaux terrains conduisent à une abjection écologique qui consisterait à détruire pour reconstruire sur les même terrains!
Nous avons des bâtiments qui existent depuis des siècles.
Les détruire est une évidente gabegie environnementale et dans tous les cas, la rénovation de l’ancien doit toujours être privilégiée sauf quand elle est impossible pour des raisons techniques (fragilité de la structure par exemple).
Charles SANNAT
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Source: insolentiae – Voir les précédentes interventions de Charles Sannat
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Ce serait bien de nous montrer et la tour existante, et la barre projetée pour qu’on en ait une idée
Moi, j’aime bien les barres bien droites. C’est net et c’est joli !
c’est pas comme ces immeubles tout en courbes : on sait pas où ça commence et où ça se finit
Regardez l’immeuble du parlement européen à Strasbourg : on a l’impression que la construction n’a jamais été terminée.