Michel Barnier se retrouve dans une situation critique alors qu’il tente de former un gouvernement après l’effondrement du parti républicain, en grande partie dû à sa scission avec Éric Ciotti. Avec seulement 4% des voix aux dernières législatives, Barnier est maintenant ultra minoritaire et ne peut compter que sur quelques alliés politiques opportunistes revenus sur le devant de la scène. La question qui se pose est : peut-il vraiment gouverner avec un soutien aussi limité ?
Barnier, pourtant expérimenté dans l’art des négociations, doit faire face à un paysage politique plus fragmenté et hostile que jamais. S’il choisit d’inclure des figures de la gauche dans son gouvernement, il risque une censure immédiate du Rassemblement National (RN), tout en peinant à convaincre le Nouveau Front Populaire (NFP). À l’inverse, s’il forme un gouvernement orienté à droite, il devient dépendant du RN, un partenaire dont l’allégeance pourrait s’effriter à tout moment.
Les défis s’accumulent pour Barnier, notamment avec le vote du budget, un sujet sensible souligné par Pierre Moscovici. Comment Barnier pourrait-il naviguer ce champ de mines politiques sans se retrouver piégé par une censure ou un vote budgétaire défavorable ?
La situation ne s’arrête pas aux couloirs de l’Assemblée. La France est actuellement secouée par des manifestations massives menées par La France Insoumise (LFI). Plus de 250 000 manifestants se sont réunis à travers le pays, dont au moins 100 000 à Paris le week-end dernier, pour exprimer leur colère contre ce qu’ils appellent un « affront républicain ». Les appels à la destitution de Macron se multiplient dans un climat de méfiance croissante envers les institutions.
Les tensions politiques autour de la formation d’un gouvernement Barnier pourraient bien s’étendre des hémicycles aux rues, posant une question cruciale : jusqu’où les Français sont-ils prêts à aller pour exprimer leur mécontentement ?
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