Après un an et demi de conflit, l’Ukraine se bat pour éviter un défaut de paiement et la Russie s’enfonce dans la dépression, plombée par l’effondrement des prix du pétrole. Les mauvaises perspectives des marchés de matières premières, confortées par la double-dévaluation de la devise chinoise, n’incitent pas à l’optimisme.
Alors que l’Ukraine avait évité de justesse le défaut de paiement le 24 juillet, Kiev négocie de façon intensive une restructuration de sa dette avec ses créanciers privés, menés par le fonds américain Templeton, avant une échéance de 500 millions de dollars (environ 450 millions d’euros) le 23 septembre. Une mauvaise gestion, la perte de la Crimée au profit de la Russie et le conflit qui s’en suit depuis ont mené ce dernier au bord de la faillite. D’après le Fonds monétaire international (FMI), la dette publique (près de 70 milliards de dollars actuellement) devrait grimper à 94% du produit intérieur brut (PIB) cette année (contre 71% en 2014 et 41% en 2013), dans un contexte de forte récession (le PIB est attendu en repli de presque 10% en 2015).
Les principaux créanciers privés seraient disposés à un abandon de créances de 5%, voire un peu plus, sachant que Kiev réclamait initialement 40%… L’Ukraine a averti à plusieurs reprises qu’un moratoire sur le remboursement de sa dette pourrait être décrété en l’absence d’accord jugé acceptable. Une telle option priverait toutefois le pays d’accès aux marchés financiers pendant des années. Les négociations sont ainsi très tendues. Or, un défaut de l’Ukraine le mois prochain pourrait faire tanguer les marchés, déjà mis à mal par la dévaluation de la devise chinoise.