Sur France Inter, la ministre du Travail a affirmé mardi que le déficit de l’Unedic avait baissé de 3 milliards depuis la mise en œuvre de la dernière convention. Or il a augmenté sur un an et ne devrait baisser que très peu à horizon 2018. Une erreur d’interprétation d’un document de l’Unedic que dément son entourage.
Ce n’est heureusement pas une bourde, comme celle du nombre de renouvellement de CDD sur laquelle la ministre avait séché en novembre, mais l’expression est trop approximative pour être considérée comme juste. Répondant, mardi matin sur France Inter, à la question d’un journaliste sur un possible retour de la dégressivité des allocations lors de la prochaine renégociation de la convention d’assurance chômage, Myriam El Khomri a affirmé que cette prérogative relevait naturellement des partenaires sociaux et que c’était à eux, et non au gouvernement, «de trouver les moyens, et de faire que cette durée d’indemnisation puisse être utile». Jusque là, rien que de très classique: les éléments de langage sont maîtrisés et la ministre répète parfaitement ce qu’elle est tenue de dire.
Mais l’ex-secrétaire d’État à la Ville a immédiatement ajouté, pour démontrer la grande responsabilité des gestionnaires de l’Unedic et leur capacité à trouver à nouveau des solutions, que les partenaires sociaux avaient déjà «réussi à faire baisser de 3 milliards d’euros le déficit tout en mettant en œuvre les droits rechargeables». Le problème est que le déficit n’a pas du tout baissé de 3 milliards depuis la mise en œuvre de la dernière convention en 2014. Loin de là. Et il n’est pas prévu qu’il se réduise d’autant dans les années à venir… Entre 2014 et 2015, il a même augmenté, passant de 3,7 à 4,4 milliards d’euros, et devrait redescendre, selon les dernières prévisions, à 3,6 milliards en 2016 (puis à 3 milliards en 2017 et à 2,6 en 2018).
Renseignement pris auprès de son cabinet, Myriam El Khomri a tiré ce chiffre des perspectives financières de l’assurance chômage 2015-2018, un document d’une cinquantaine de pages publié en juin. Précisément de la page 29 qui fait état des moindres dépenses d’allocations et des recettes additionnelles de contributions induites des modifications de la convention de 2014. «Fin 2018, l’endettement net bancaire serait réduit d’environ 3 milliards d’euros», y est-il indiqué noir sur blanc. Avec un tableau chiffré, portant sur la période 2014-2018, à la clé.
Bref, la ministre du Travail -qui bosse indéniablement ses dossiers et est rentrée dans les sujets très techniques, en tout cas beaucoup plus que son prédécesseur, François Rebsamen- a fait un raccourci un peu trop rapide entre dette, déficits cumulés et déficit. «On peut parler de déficits cumulés ou d’endettement net, cela veut dire la même chose», la défend son cabinet. L’Unedic, l’organisme gestionnaire du régime d’assurance chômage, parle en effet de déficits cumulés et non de dette quand il fait la somme de l’ensemble de ses trous annuels. Déficits cumulés qui, soit dit en passant avoisineront les 29,5 milliards à la fin de cette année et dépasseront les 35 milliards fin 2018.
Mais affirmer que le déficit a baissé de 3 milliards, alors qu’il s’agit de la prévision de l’addition sur cinq ans des moindres dépenses et recettes nouvelles induite de la dernière convention -qui doit, faut-il le préciser, être rediscutée à partir de mi-février par les partenaires sociaux- est clairement un abus de langage. Les déficits cumulés, n’en déplaise à la rue de Grenelle, ne sont pas le déficit. Ou alors cela reviendrait à dire que la dette de la France, qui dépasse les 2100 milliards d’euros, est équivalente au déficit public, qui plafonne chaque année aux alentours de 90 milliards… Le diable se niche dans les détails, dit-on. Une ministre du Travail avertie en vaut deux…
Allez à 10 min 30
Source: lefigaro
bon il faut simplement dire que Myriam ment et a menti ! c’est tout et essaye de faire passer un autre bobard comme un autre 38 tonnes sur la promenade des anglais , on sait jamais peut être que ça va passer et que ça va rassurer les sans dents …..ah merde ?! on peut vérifier ce qu’elle dit par contre ça elle ne l’a pas encore intégré comme son pote au parlement coti ( la sécurité et le numérique )…ils parlent à qui ses gens là ? aux papy-boomers dans 10 ans y’a aura moins , dans 20 ans presque plus ….ça peut encore durer un moment ces conneries !