La ministre du Travail a estimé samedi que la croissance et le rythme de création d’emplois n’étaient « pas suffisants » pour espérer voir le chômage diminuer cette année. La priorité du gouvernement est à la formation des moins qualifiées, a-t-elle assuré.
Loin d’un discours inspiré de la « méthode Coué », Myriam El Khomri a délivré samedi un message plein de sincérité … au risque, peut-être, de susciter une certaine désillusion : non, le chômage ne devrait pas baisser significativement cette année, après un échec patent du gouvernemen t sur cette question cruciale en 2015. La ministre en charge n’est pas plus optimiste que les économistes et les instituts de conjoncture.
En cause, une croissance molle, et un rythme de créations d’emplois trop faible. Myriam El Khomri a ainsi estimé samedi sur France Inter que les 40.000 emplois créés en 2015 et une croissance en hausse mais trop peu en 2016, n’étaient pas « pas suffisants » pour inverser la courbe du chômage.
« Nous sommes dans une situation différente des années précédentes. Après plusieurs années de destruction d’emplois, nous avons en 2015 créé 40.000 emplois. Ca veut dire qu’il y a une reprise de l’activité économique mais cette reprise est encore timide », a déclaré la ministre.
« La croissance avec 40.000 créations d’emplois ce n’est pas suffisant pour faire reculer le chômage », a-t-elle dit, rappelant qu’il y avait chaque année « entre 800.000 et 850.000 entrées sur le marché du travail » pour environ « 700.000 départs à la retraite ».
Myriam El Khomri: « La croissance, ce n’est pas suffisant pour faire reculer le chômage »