Un an après un premier placement en redressement judiciaire, la société ABC Chaussures, exploitant la branche française du groupe de chaussures canadien Bata, est à nouveau en difficulté et s’est déclaré en cessation de paiement début février.
« Les difficultés de la société (…) sont connues des équipes et des responsables de magasins: après un premier semestre tendant vers les prévisions du plan de janvier 2015 la conjoncture de la rentrée, l’impact des attentats de novembre et la douceur de l’hiver ont amené un fort affaissement de la fréquentation et des ventes », explique le groupe dans un communiqué.
Le 4 février, ABC Chaussures, qui exploite 72 magasins Bata et emploie 416 personnes en France, s’est donc déclaré en cessation de paiement auprès du tribunal de commerce de Nanterre, qui a placé le groupe en redressement pour une période de six mois.
En revanche, ABC Chaussures précise que, malgré les difficultés qu’elle rencontre, les salaires de l’ensemble des employés sont sécurisées et seront payés sans recours aux AGS (Association pour la Gestion du régime de garantie des créances des Salaires).
« La direction de la société travaille avec détermination à un plan de continuation permettant d’établir des perspectives pérennes », selon le communiqué.
Globalement, deux pistes sont envisagées: soit la mise en place d’une gamme de produits étendue, en se tournant par exemple vers davantage de chaussures de sport, pour élargir la clientèle, soit le recours à des partenaires extérieurs.
Une prochaine audience a été fixée au 9 mars pour examiner les différentes options.
Bata, confrontée à des difficultés en France depuis plusieurs années, s’était une première fois déclaré en cessation de paiement en novembre 2014. La société avait été reprise en février 2015 par son dirigeant, François Le Ménahèze, associé aux enseignes Courir et Etam.
Le nombre de magasins comme de salariés avait alors été quasiment divisé par deux.
Bata a été créée en 1894 par une famille tchèque, qui a ensuite émigré au Canada dans les années 1930 pour fuir le nazisme.
Du temps de son apogée dans l’Hexagone, il y a une trentaine d’années, la société comptait 450 magasins.
Le distributeur a ensuite vu ses ventes s’effriter au fil des années, en raison de la concurrence d’internet (dont les sites Zalando ou Sarenza), mais aussi d’enseignes d’habillement comme Zara ou H et M, qui ont également lancé des collections de chaussures, en cassant les prix, le tout dans un contexte de repli de la consommation de chaussures/habillement.
Source: boursorama
