Les exportations avaient chuté soudainement au cours des deux dernières récessions, et c’est ce qui est en train de se passer à nouveau actuellement.
Alors, comment certains peuvent encore affirmer que l’économie américaine se porte bien ?
Sur mon site, j’ai signalé à plusieurs reprises les liens qui existent entre les deux dernières grandes crises économiques et la crise actuelle, et je vais en parler une nouvelle fois aujourd’hui. Depuis un sommet atteint à la fin de l’année 2014, les exportations américaines ont baissé régulièrement, c’est quelque chose que nous ne voyons jamais en dehors d’une récession majeure. Sur le graphique que j’ai partagé ci-dessous, les barres grises ombragées représentent les deux dernières récessions, et vous pouvez constater que les exportations de biens et services avaient chuté de façon spectaculaire dans ces deux cas…
Et ce graphique ne prend même pas en compte les derniers chiffres que nous avons. Au cours du mois de Janvier, les exportations américaines sont même tombées à leur plus bas niveau depuis près de cinq ans….
Le déficit commercial américain a progressé plus que prévu en janvier face à un ralentissement des exportations plus fort que celui des importations, selon des données publiées vendredi par le département du Commerce.
Plombées par l’appréciation du dollar, les exportations américaines sont même tombées à leur plus bas niveau depuis près de cinq ans.
Le solde chroniquement déficitaire des échanges des États-Unis avec le reste du monde a augmenté de 2,2 % en un mois pour s’établir à 45,7 milliards de dollars, en données corrigées des variations saisonnières.
Cette contre-performance, qui pèse sur la croissance américaine, scelle un deuxième mois consécutif d’aggravation du déficit commercial et a surpris les analystes qui s’attendaient à une hausse plus modérée de 1,4 %. Elle tient à une baisse des exportations (-2,2 % à 176,4 milliards de dollars) bien plus rapide que celle des importations (-1,2 % à 222,1 milliards de dollars), selon les données du ministère qui montrent un ralentissement général des échanges commerciaux de mauvais augure pour la première économie mondiale.
Parce que nos exportations baissent plus rapidement que nos importations, notre déficit commercial gonfle une fois de plus. Chaque année, nous achetons dans le reste du monde des centaines de milliards de dollars de plus que ce que les autres pays achètent chez nous, et cela détériore systématiquement notre économie. Au cours des dernières décennies, nous avons perdu des dizaines de milliers de sites de production, des millions d’emplois bien rémunérés dans l’industrie, et de grands pays exportateurs comme la Chine sont devenus extrêmement riches à nos dépens.
Nous sommes en train de tuer notre économie, et pourtant très peu de nos politiciens veulent en parler.
Une récente étude qui vient d’être publiée dans le New York Times apporte une attention particulière à ces problèmes. Il se trouve que les «avantages» promis de la fusion de l’économie américaine dans le système économique mondial ne se sont tout simplement pas matérialisés…
Dans une étude récente, trois économistes – David Autor du Massachusetts Institute of Technology (MIT), David Dorn de l’Université de Zurich et Gordon Hanson de l’Université de Californie, San Diego – nous mettent au défi de croire que les économies ont rapidement récupéré des chocs liés aux échanges commerciaux. En théorie, un pays industrialisé comme les Etats-Unis s’adapte à la concurrence liée aux importations en formant puis en envoyant les travailleurs dans des industries à forte valeur ajoutée qui peuvent concurrencer avec succès sur les marchés mondiaux.
Ces 3 économistes ont examiné l’expérience des travailleurs américains après que la Chine ait surgi sur les marchés mondiaux il y a maintenant deux décennies. Selon leur conclusion, l’ajustement présumé n’a jamais eu lieu. Ou du moins n’a pas encore eu lieu. Les salaires restent faibles et le chômage élevé sur les marchés locaux du travail. A l’échelle nationale, aucun signe montre une compensation d’emplois dans l’économie. De plus, ils ont constaté que les salaires baissaient sur les marchés locaux du travail exposés à la concurrence chinoise avec une réduction de salaire de l’ordre de 213 dollars par an.
Une autre étude menée par certains des mêmes chercheurs a montré que 2,4 millions d’emplois américains ont été détruits entre 1999 et 2011 en raison de la hausse des importations chinoises.
Quand est-ce que nous allons enfin nous réveiller ?
La classe moyenne américaine est littéralement en train de disparaître, et pourtant peu d’entre nous semblent s’en préoccuper.
Pendant ce temps là, le commerce mondial dans son ensemble continue de ralentir à un rythme effrayant. Nous venons d’apprendre que le CCFI, l’indice du fret chinois conteneurisé ( China Containerized Freight Index) vient d’atteindre son plus bas niveau jamais enregistré. Ce qui suit provient de Wolf Richter…
L’indice du fret chinois conteneurisé (CCFI), publié chaque semaine est utilisé par le transport maritime de Shanghai puisqu’il permet le suivi des coûts, en fonction des taux contractuels et du marché au comptant, sur l’expédition des conteneurs en provenance de Chine vers les 14 principales destinations à travers le monde. Contrairement à un grand nombre de données officielles en provenance de Chine, cet indice est un reflet sans fard d’une réalité implacable dans une économie qui s’affaisse. Si l’on prend comme référence la semaine dernière, l’indice a chuté de 4,1% à 705,6 points, son plus bas niveau jamais enregistré. A 705,6 points actuellement, il est en baisse de 29,44% depuis sa création en 1998 quand il avait été fixé à 1000 points.
Combien de chiffres encore comme cela faudra t-il obtenir avant que nous admettions tous enfin que nous sommes au milieu d’une crise économique mondiale majeure ?
Ici aux Etats-Unis, le récent rebond des marchés financiers fait que les gens pensent que les choses semblent s’orienter dans le bon sens. Mais la vérité est qu’il y a des hauts et des bas lors de toute crise financière, et ce récent rallye haussier apporte la touche finale à un très dangereux double bottom qui pourrait signaler une forte chute à venir.
Harry Dent, l’auteur de « The Cliff demographic: Comment survivre et prospérer pendant la Grande déflation qui se profile », a montré que ce double bottom fait partie d’un énorme « sommet arrondi » sur le S&P 500. Ce qui suit est un bref extrait de l’un de ses récents articles…
Le marché haussier de début 2009 jusqu’en mai 2015 ressemble à toutes les bulles de l’histoire, et depuis le sommet atteint au mois de mai 2015 et la baisse qui s’en est suivi, nous obtenons une figure chartiste majeure connue sous le nom de rounding top(figure en sommet arrondi).
Le S&P500 a évolué dans un canal haussier de la fin 2011 à la fin 2014, avec une volatilité de 10 % au maximum à la hausse ou à la baisse, puis le marché a finalement perdu son élan juste au moment où la FED avait mis fin à son Q.E… En effet, la Fed a été le principal moteur de cette bulle boursière. Depuis avec cette perte d’élan, on observe un sommet arrondi.
Ce n’est plus le moment de rester détendu….
En fait, il est temps de sonner l’alerte et plus fort que jamais.
Voilà la raison pour laquelle ma femme et moi avons démarré un nouveau programme de télévision. Il sera diffusé sur la télévision chrétienne, mais il sera également disponible sur YouTube…
Comme je l’ai déjà dit, 2016 est l’année où tout va changer.
Donc, ne soyez pas dupe juste parce que les marchés financiers ont quelques soubresauts à la hausse. La vérité est que l’activité économique mondiale ralentit de manière significative, l’instabilité géopolitique continue de se dégrader, et ces élections présidentielles ont causé de très profondes tensions aux Etats-Unis qui remontent à la surface.
Espérons que nous aurons encore quelques semaines de calme relatif comme ce que nous vivons actuellement, afin de se préparer au mieux, mais rien n’est moins sûr.
Source: theeconomiccollapseblog