Le football français est aux prises avec une crise majeure, peinant à conclure un accord viable pour les droits de diffusion de la Ligue 1. Cette tourmente, née de faux pas commis par le passé et d’une évolution du marché, menace la stabilité financière de nombreux clubs du championnat, mettant en lumière la nature précaire de la diffusion du sport à l’ère moderne.
Une série de faux pas
Les ennuis ont démarré en 2018, lorsque la Ligue 1 a conclu un accord lucratif avec Mediapro, une société audiovisuelle espagnole, pour une somme record de 1,14 million d’euros par an censée porter sur la période 2020-2024.
Cependant, après l’entrée en vigueur de l’accord en 2020, celui-ci s’est effondré en raison de l’incapacité de Mediapro à remplir ses obligations financières, contraignant la Ligue de Football Professionnel (LFP) à rechercher des alternatives en urgence.
Une mesure de dépannage s’est alors ensuivi avec Amazon, qui n’a fait qu’accentuer les fractures dans le monde de la diffusion du sport français.
Défis actuels
À l’approche de la saison 2024-25, la LFP espérait trouver un nouvel accord à hauteur de 1 milliard d’euros annuels. Cependant, des diffuseurs majeurs tels que Canal+ et beIN Sports, autrefois des partenaires de longue date, se sont retirés des négociations, mettant la Ligue dans une position vulnérable.
DAZN, un service de streaming, était prêt à offrir environ 500 millions d’euros, un montant très éloigné des attentes de la LFP, conduisant à encore davantage d’incertitude.
Ce fiasco des droits de diffusion a laissé la Ligue 1 dans le flou, les clubs se voyant dans l’impossibilité de finaliser leur budget ou de prendre des décisions stratégiques, notamment en matière de transferts de joueurs. Le départ de joueurs de renom tels que Kylian Mbappé, qui attirait jusque-là une audience planétaire, n’a fait qu’aggraver la chute de l’attractivité du championnat.
Une lueur d’espoir : le succès du rugby
Il est intéressant de noter que, alors que le football français affronte ces défis, le rugby français, lui, connaît une trajectoire de réussite opposée. Canal+ a récemment conclu un accord record d’un montant de 696,8 millions d’euros pour diffuser le championnat du Top 14 et de Pro D2 jusqu’en 2032.
En plus d’asseoir le statut du Top 14 en tant que compétition domestique de rugby la plus lucrative au monde, ce contrat augmente également la valeur des droits de la Pro D2 de 36 %. Cet épanouissement du rugby montre la stabilité potentielle que des partenariats de diffusion solides peuvent engendrer, une situation que le football français peine à reproduire actuellement.
L’incertitude à venir
La crise toujours en cours dans le cadre des droits de diffusion de la Ligue 1 a créé une incertitude importante dans le football français, soulevant des inquiétudes concernant la stabilité financière de ses clubs. La non-conclusion d’un accord de diffusion robuste souligne la fragilité du modèle de recettes de la Ligue dans un paysage audiovisuel évoluant considérablement.
Alors que la Ligue 1 peine à trouver des partenaires fiables, l’avenir reste indécis, avec d’éventuels impacts à long terme qui pourraient redéfinir la structure financière du football français.
