Au cours des deux dernières décennies, l’empreinte de la Chine dans le développement des infrastructures africaines s’est considérablement accrue. Pékin a investi massivement dans les routes, les chemins de fer, les ports et d’autres infrastructures essentielles dans presque tous les pays africains, avec des engagements de prêts dépassant 140 milliards de dollars. En 2020, 49 pays africains avaient formalisé des accords dans le cadre de l’initiative chinoise Belt and Road (BRI), soulignant l’ampleur de son engagement. Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont grimpé en flèche, passant de 11,67 milliards de dollars en 2000 à 257,67 milliards de dollars en 2022, faisant de la Chine le premier partenaire commercial de l’Afrique, éclipsant des alliés traditionnels comme le Royaume-Uni et les États-Unis. Les investissements directs étrangers (IDE) chinois en Afrique ont également augmenté, passant de 75 millions de dollars en 2003 à un pic de 5 milliards de dollars en 2021. Les critiques en Occident ont inventé le terme de « diplomatie du piège de la dette » pour décrire la stratégie africaine de la Chine, affirmant que les prêts de Pékin pour des projets d’infrastructure créent des charges financières insoutenables, permettant à la Chine d’exercer un contrôle. Des exemples tels que la Zambie et l’Ouganda sont fréquemment cités. La Zambie, par exemple, doit à la Chine environ 5,05 milliards de dollars, soit environ 30 % de sa dette extérieure totale, qui représente près de 20 % de son PIB. Pendant ce temps, en Ouganda, des inquiétudes ont été soulevées quant à la possibilité que la Chine prenne le contrôle de l’aéroport international d’Entebbe en raison des conditions de remboursement des prêts. Ce récit est toutefois contesté. Les partisans des investissements chinois affirment qu’ils ont conduit à des améliorations substantielles des infrastructures et à des avantages économiques pour l’Afrique. Les projets construits par la Chine, notamment les routes, les chemins de fer et les réseaux de télécommunications, ont renforcé la connectivité et créé des emplois. Huawei, un géant technologique chinois, a étendu ses infrastructures numériques dans plus de 40 pays africains, et de grands projets ferroviaires, comme la ligne ferroviaire Nairobi-Mombasa au Kenya, ont amélioré les échanges commerciaux et stimulé les économies locales.