Baleines et petits porteurs se ruent sur l’or : et si ce n’était que le début ?
De nombreux experts, des spécialistes d’Elliott Wave aux fidèles défenseurs du dollar, se demandent si nous atteignons aujourd’hui un “pic de l’or” ?
Les faits, et la réponse, sont : non.
Notre monnaie, notre problème
L’or a connu une envolée spectaculaire en 2025, atteignant les 3500 dollars il y a quelques jours, s’imposant enfin à la une d’un monde politique, médiatique et financier qui a pourtant longtemps tenté d’ignorer ou de minimiser sa place.
Mais peut-on réellement blâmer ces “experts” aux capacités politiques limitées quand il s’agit d’honnêteté ?
Après tout, une hausse de l’or prouve qu’un pays noyé sous la dette est en grand danger : sa monnaie n’est plus digne de confiance, ni utilisée, ni désirée.
Depuis que les États-Unis ont abandonné leur ancrage à l’or en 1971 et commencé à dépenser sans limite, leur secrétaire au Trésor, John Connally, n’avait cure d’avoir trahi le reste du monde — ce même monde qui croyait encore au dollar adossé à l’or selon les accords de Bretton Woods de 1944.
Pour Connally (comme pour Nixon, Kissinger et bien d’autres politiciens de Washington), la nouvelle devise était : “notre monnaie, votre problème”, profitant du “privilège exorbitant” de dépenser au-delà de ses moyens, d’inflater le dollar et d’exporter cette inflation au reste du globe via son statut de monnaie de réserve mondiale.
Mais ce pouvoir s’effrite…
Trop endetté pour dominer
Alors que la dette publique américaine frôle les 37 000 milliards de dollars, le reste du monde, lassé de ce dollar-fiat utilisé comme arme et endetté au-delà du raisonnable, commence à tourner le dos aux États-Unis.
En clair, pour l’Amérique, nous en sommes à “notre dollar, notre problème”, tandis que le monde se détourne lentement de l’hégémonie du dollar, du Trésor américain (UST) et des États-Unis.
Les preuves de cette perte de confiance sont partout.
Les politiques désespérées émanant de Washington pour restaurer l’hégémonie du dollar — des titres DOGE aux guerres tarifaires en passant par l’ironie tragique d’un soi-disant “fonds stratégique BTC” — en sont la preuve.
Dans ce contexte où le dollar et les bons du Trésor ne sont plus désirés, le terrain est plus que jamais propice à l’or, rendant absurde l’idée même de “pic de l’or”.
Dans ce contexte, l’achat d’or physique prend tout son sens pour préserver son capital.
Montrer plutôt que dire
Mais plutôt que de simplement vous l’affirmer, observons les faits.
Il y a tout juste un an, en mars 2024, l’or a franchi une base de 13 ans dans une figure en “cup and handle”, atteignant rapidement (et dépassant) le seuil statistique des 3000 dollars.
Au cours des 6 à 12 prochains mois, l’analyse technique suggère un prochain objectif à 4000 dollars.
Cela ne signifie pas que l’or grimpe en ligne droite (un repli vers la moyenne mobile à 200 jours est possible), mais la tendance haussière à long terme est désormais évidente, tant sur le plan technique que fondamental.
Et sur le plan fondamental justement, l’or monte pour une raison simple : les monnaies fiduciaires chutent dans un contexte de dette mondiale record.
Le miroir inversé du dollar
Lorsqu’on observe la progression de l’or…
…c’est littéralement l’image inverse de la chute du dollar-fiat :
Mais pour ceux qui connaissent un tant soit peu l’histoire et les mathématiques, cela n’a rien d’étonnant.
Lorsqu’une nation est trop endettée, son seul levier reste l’inflation de sa dette via une dévaluation monétaire délibérée. D’où le graphique ci-dessus.
Et cette réalité de la dette…
…est le moteur central de tous les débats actuels : inflation/déflation, direction du DXY, déni de récession, risques boursiers, et évolution des métaux précieux.
Dans un tel contexte d’incertitude, l’achat d’or physique devient un choix stratégique de long terme.
Les baleines accumulent
Ces dynamiques monétaires et d’endettement sont parfaitement comprises par les baleines de la finance mondiale, d’où le fait que les banques centrales accumulent plus d’or que de bons du Trésor depuis 2014, triplant même leurs achats physiques depuis l’arme monétaire qu’est devenu le dollar en 2022 :
C’est également la raison pour laquelle des institutions comme la BIS ont déclaré l’or “actif stratégique Tier 1” en 2023, et pourquoi ces mêmes baleines exigent des livraisons physiques hors du COMEX à des niveaux record depuis novembre 2024.
Et lorsque les BRICS tournent le dos au dollar en réglant leurs échanges en or, alors même que le pétrole s’éloigne du pétrodollar, l’avertissement doré est sans équivoque.
En résumé : les baleines savent que l’or est bien plus fiable que les bons du Trésor d’un État en faillite.
Et maintenant, les petits porteurs suivent
Un autre indicateur souvent ignoré, mais essentiel, vient confirmer la tendance haussière à long terme (et non un sommet) : les petits investisseurs commencent aussi à comprendre la dynamique de l’or.
En effet, tout comme l’or a effectué une percée technique majeure en mars dernier, une nouvelle rupture s’est produite en mars de cette année, bien entendu ignorée par les grands médias…
L’or s’est détaché d’une base de 10 ans dans le modèle traditionnel 60/40 (actions/obligations), pierre angulaire de la gestion de patrimoine des particuliers.
Autrement dit, les investisseurs particuliers réalisent que les actions et obligations gonflées ne sont plus ce qu’elles étaient, et que l’or est bien plus qu’une simple relique.
Le nouveau refuge
Ce mouvement des particuliers, couplé à celui des “baleines”, est de très bon augure pour la trajectoire future de l’or.
Une grande partie de cette prise de conscience repose sur l’effacement progressif du rôle des obligations comme refuge traditionnel contre les marchés actions.
Même les experts de Bloomberg estiment que la juste valeur du S&P 500 se situe sous les 4000 points.
En d’autres termes, les actions sont en bulle monumentale.
Warren Buffett lui-même le sait : il détient des centaines de milliards en cash. Et la dernière fois qu’on a vu un ratio capitalisation boursière/PIB supérieur à 200 %, c’était aux États-Unis en 1929 ou au Japon en 1989.
Et nous savons tous comment cela s’est terminé…
Mais alors, où se réfugier ?
Comme en 2020, et encore récemment lorsque le VIX a dépassé les 60 et que les actions plongeaient, les obligations chutaient elles aussi — un signal d’alerte majeur.
Nous sommes désormais entrés dans un marché baissier séculaire pour les obligations, comme on n’en a plus vu depuis les années 60 à 1980, ce qui signifie que les investisseurs ont besoin d’un refuge plus solide que des promesses papier d’États surendettés.
Dans ce contexte historique, l’or apparaît comme le nouvel actif refuge par excellence.
L’or : un cycle haussier encore jeune
En résumé, et pour le redire : l’or est le nouvel actif stratégique. Son ascension ne fait que commencer.
Nous sommes loin, très loin, d’un hypothétique “pic de l’or”.
Source: vongreyerz.gold