Le ministère américain de la Justice (DOJ) a lancé une enquête sur plusieurs décisions de grâce prises par Joe Biden durant son mandat, s’interrogeant notamment sur sa capacité mentale au moment des faits et sur l’utilisation massive de l’autopen, un appareil automatisé utilisé pour apposer une signature.
D’après un email obtenu par Reuters et attribué à Ed Martin, avocat en charge des grâces au DOJ, l’investigation cherche à déterminer si le président « était compétent » et si des membres de son entourage ont pu tirer parti de son état de santé pour signer à sa place, via l’autopen ou d’autres méthodes.
L’enquête concerne particulièrement les grâces accordées à cinq membres de la famille Biden, ainsi que la commutation de peine de 37 détenus fédéraux initialement condamnés à mort. Ces décisions ont été officialisées peu avant la fin du mandat présidentiel.
Parmi les bénéficiaires de ces grâces figurent James Biden, Frank Biden, Valerie Biden Owens, leurs conjoints respectifs, ainsi qu’Hunter Biden, condamné pour des infractions fiscales et liées à la possession d’armes. Des sources proches du dossier évoquent Hunter comme étant potentiellement le seul pour lequel Joe Biden aurait apposé sa signature de manière traditionnelle.
Donald Trump a récemment réagi à cette affaire lors d’un rassemblement républicain au Capitole :
« Qui a signé ces textes ? Qui a ouvert la frontière ? Je ne pense pas qu’il était au courant. C’est l’autopen qui gérait le pays. »
Trump et ses alliés parlent désormais de la précédente administration comme de « l’administration Autopen », insinuant que Joe Biden n’avait pas conscience des actes qu’il signait.
Selon un rapport publié fin mai, la majorité des 162 décrets signés par Biden durant sa présidence l’auraient été via autopen. L’Oversight Project, groupe dédié à la transparence gouvernementale, affirme que quasiment tous les documents officiels, sauf l’annonce du retrait de Biden de la course à la présidentielle 2024, ont été signés de manière automatisée.
Le président de la Chambre, Mike Johnson (R-Louisiane), a de son côté rapporté un échange troublant avec Joe Biden au sujet d’un décret sur le gaz naturel liquéfié.
« Il m’a dit : ‘Je n’ai pas signé ça.’ Et il avait l’air sincère. Comme s’il découvrait ce qu’il avait fait. »
La Fondation Heritage, via son enquête de mars, avance que la quasi-totalité des grâces auraient également été signées par autopen.
Donald Trump, de son côté, a officiellement remis en cause la validité de ces grâces sur Truth Social, déclarant :
« Les grâces de Sleepy Joe Biden sont nulles, sans valeur et n’ont aucun effet légal, car elles ont été faites par autopen. Il ne les a pas signées, et surtout, il ne savait même pas qu’elles existaient. »
Trump a toutefois reconnu avoir utilisé l’autopen, mais uniquement pour des usages symboliques ou non institutionnels, comme l’envoi de lettres de courtoisie.
