Une récession américaine n’est plus un scénario extrême
Jay Bryson, économiste en chef de la banque américaine Wells Fargo, a lancé un avertissement clair : l’économie des États-Unis est dangereusement proche d’une récession. Dans une interview accordée à CNBC, il déclare ne pas prévoir officiellement une contraction pour l’instant, mais il suffirait selon lui d’un nouveau choc économique pour faire basculer la situation.
« Nous ne prévoyons pas une récession, mais on s’en approche sérieusement. Un choc supplémentaire suffirait à faire basculer l’économie. »
2025 : l’année du ralentissement, 2026 celle du rebond ?
Selon Bryson, l’année 2025 devrait marquer un net ralentissement de l’activité, sous l’effet des politiques commerciales de l’administration Trump, notamment les tarifs douaniers récemment réinstaurés.
En revanche, 2026 pourrait voir un léger redressement, grâce à un mélange de relance budgétaire, d’assouplissement monétaire et de mesures de déréglementation.
« 2025 sera une année difficile, marquée par les effets négatifs des tarifs. 2026 devrait être meilleure, portée par un peu de relance fiscale, des taux plus bas et moins de régulation. »
La Fed attendue au tournant sur les taux
Bryson anticipe une forte baisse des taux d’intérêt d’ici un an. Actuellement autour de 4,25 à 4,50 %, ils pourraient tomber à 1 % si le marché du travail se détériore.
« Si le taux de chômage commence à grimper d’ici la fin de l’année, ce que nous pensons probable, alors la Fed changera de cap et commencera à abaisser les taux. »
Cette prévision suggère un pivot monétaire majeur, dans un contexte où l’économie montre déjà des signes de fatigue. Une telle baisse viserait à relancer l’investissement et la consommation.
Un scénario fragile qui dépend des prochains mois
Le message de Wells Fargo est clair : les États-Unis ne sont pas encore en récession, mais ils n’en sont pas loin. L’évolution des chiffres du chômage, de la croissance et de la consommation dans les prochains mois sera déterminante.
L’économie américaine avance sur un fil. Le moindre déséquilibre – qu’il soit commercial, géopolitique ou budgétaire – pourrait suffire à faire basculer la machine. Le pari de Trump sur les tarifs douaniers pourrait bien se transformer en test grandeur nature pour la résilience du système.
