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mardi, mai 14, 2024

Désespérée par la déflation, la Banque du Japon tente les taux d’intérêt négatifs

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Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la banque centrale du Japon.
Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la banque centrale du Japon.

La Banque du Japon a décidé, ce vendredi, de « choquer » les marchés en introduisant pour la première fois de son histoire un taux d’intérêt négatif. Tokyo a clôturé en hausse de 2,8%.

Admettant, à demi-mot, que son gigantesque programme d’assouplissement quantitatif ne produit pas les effets escomptés sur l’évolution des prix et la croissance, la Banque du Japon (BoJ) a décidé, ce vendredi matin, de « choquer » les marchés en introduisant pour la première fois de son histoire un taux d’intérêt négatif. « Et la banque réduira ses taux d’intérêt un peu plus en territoire négatif si elle le juge nécessaire », a même prévenu l’institution dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion plutôt agitée de son conseil de politique monétaire.

Seuls cinq des neuf membres du conseil ont voté en faveur de ce nouvel outil monétaire non conventionnel qui vise, en théorie, à forcer les banques commerciales à ne pas conserver auprès de la banque centrale des réserves trop excessives et à se montrer donc plus généreuses en prêts avec les acteurs de l’économie réelle. Avant la BoJ, les banques centrales européenne, suisse et danoise ont récemment introduit des mécanismes similaires, dont les économistes questionnent encore l’efficacité.

Montants concernés probablement infimes

Concrètement, la Banque du Japon va examiner dans les prochaines semaines les montants des réserves placées par chaque banque auprès de l’institution et les répartir en trois segments. Sur une partie de ces sommes, elle continuera d’appliquer un taux légèrement positif. Une deuxième partie sera, elle, soumise à un taux nul, quand un troisième segment se verra, lui, imposé un taux d’intérêt négatif de 0,1%.
Les montants concernés par ce taux seront probablement infimes puisque la BoJ laisse entendre qu’elle ne « sanctionnera » que les nouvelles réserves et pas celles déposées avant l’annonce de ce nouveau mécanisme. L’essentiel des 2.500 milliards de dollars de réserves des banques du pays placées auprès de l’institution ne devrait donc pas être concerné par l’initiative.

Empêcher la hausse du yen

Les marchés financiers nippons ont semblé peiné à percevoir l’intérêt et l’impact de cette nouvelle annonce. En quelques heures, la Bourse de Tokyo est passée de l’euphorie à la déprime avant de finalement terminer la journée sur une hausse de 2,8%. Si les investisseurs reconnaissent que le mécanisme de la BoJ n’aura probablement que peu d’impact sur l’économie réelle, ils estiment que l’annonce montre que l’institution veut, à tout prix, empêcher le yen de reprendre un mouvement haussier après trois années d’une vive dépréciation afin de ne pas compliquer encore plus son très difficile combat contre la déflation.

Quelques heures avant l’annonce surprise, Tokyo avait admis que la hausse des prix restait très inférieure au niveau visé depuis trois ans par l’exécutif. Selon les calculs du gouvernement, la hausse des prix (hors denrées périssables) n’a atteint que 0,1% en décembre, en glissement annuel. Sur l’ensemble de 2015, l’inflation n’aura été que de 0,5%, soit très loin des 2% promis par le gouvernement de Shinzo Abe et la Banque du Japon. Expliquant à longueur de conférences que ces chiffres ne réflètent pas la réalité et sont brouillés par la chute du prix du pétrole, la BoJ se félicite, elle, de la tenue de son indice « core core CPI », qui exclut l’évolution des prix de la nourriture et de l’énergie. Il serait actuellement de 0,8%.

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Source: lesechos

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