Vers quel scénario se dirige-t-on ?
Avant tout, il faut rappeler que l’Europe a déjà beaucoup aidé la Grèce : on leur a alloué 350 milliards d’euros depuis 2010 dont 110 milliards d’abandon de créances et 240 milliards de dettes prêtées par le FMI et l’Europe. Face à la dernière crise, nous avons encore proposé quinze milliards supplémentaires et un délai jusqu’au mois de novembre. Malgré ces efforts Tsipras a dit «non» ! Aujourd’hui, c’est trop tard : la Grèce va faire défaut ce mardi, au plus tard demain. Tsipras aura emmené son pays à la faillite.
Quelles vont être les conséquences pour le reste de la zone euro ?
Il faut bien organiser la sortie de la Grèce de la zone euro que l’on appelle Grexit. Ne surtout pas faire à la sauvage comme pour Lehman Brothers sans quoi les conséquences seraient immédiates : remontée des taux d’intérêt, augmentation du coût de la dette notamment pour la France et une croissance qui s’en trouverait affectée. Les banques françaises se sont toutes désengagées du bourbier grec donc les conséquences pour la France ne seraient qu’indirectes.
Le risque de contagion existe-il ?
Sur le papier oui mais ce sera à l’Europe d’éviter tout effet domino. Il existe toutefois peu de chances que la Grèce emporte dans son sillage d’autres pays de la zone euro car l’Italie, l’Espagne, le Portugal ont fait leurs réformes et sont sur la voie du redressement. Et puis, la Banque centrale européenne déverse 60 milliards de liquidités par mois sur les marchés. Ce sont autant d’éléments qui limiteront la remontée des taux d’intérêt.
Quel avenir pour la Grèce ?
Même si on annule totalement la dette de la Grèce, le problème ce sera la dette future. Car Tsipras s’est fait élire sur un programme de relance qui coûte vingt milliards d’euros. Or plus personne ne voudra prêter à un pays qui s’est volontairement mis en défaut. Athènes va quitter la zone euro, revenir à une dragme dévaluée par rapport à l’euro pour redevenir compétitif. Il faudra aussi que la Grèce inspire à nouveau confiance et pour cela il faut se débarrasser de Tsipras.
La France peut-elle dire adieu à ses créances sur la Grèce ?
Athènes nous doit environ 50 milliards sur cinquante ans. Cela fait longtemps qu’on savait qu’il ne rembourserait pas. Il faut maintenant diluer ce défaut dans le temps pour qu’il soit le moins douloureux possible pour nos finances publiques.
Source: ladepeche