Vendredi dernier, la publication du rapport sur l’emploi américain, dans lequel l’économie américaine aurait créé 211.000 emplois, faisant mieux que les attentes des analystes qui étaient de 200.000 est la « plus importante » consolidation au cours de ces dernières années, après qu’elle ait été interprétée au sens large par les économistes comme étant la condition suffisante pour que la Fed relève ses taux le 16 Décembre, 7 ans jour pour jour après qu’elle les ait réduit à zéro.
Ainsi, si effectivement la Fed augmente ses taux, au cours des prochains trimestres alors les données du ministère américain du Travail prendront une place secondaire en termes d’importance, à moins, bien sûr, que les chiffres de l’emploi dégringolent et dans ce cas, la Fed sera obligée d’annuler rapidement sa politique de resserrement en revenant à une politique des taux d’intérêt à zéro voire à une politique des taux d’intérêt négatifs et à plus de quantitative easing(planche à billets).
Cependant, alors même que « les données (in)dépendantes» de la politique monétaire de la Fed prend une importance secondaire du fait que nous abordons l’année 2016, l’un des éléments du marché de l’emploi américain prend en particulier une importance sans précédent.
Nous avions évoqué de quoi il en retournait, il y a trois mois déjà lorsque nous avions annoncé qu’un graphique n’avait jamais été aussi important, en n’ayant pratiquement rien à voir avec la politique monétaire de la Fed, mais tout à voir avec les élections présidentielles de Novembre 2016 pour lesquelles le sujet de l’immigration, légale et illégale, est annoncé comme le plus haineux, polémique et synonyme de divisions. »
Nous parlions d’un graphique montrant l’addition cumulative des travailleurs salariés originaires des Etats-Unis et de ceux nés à l’étranger selon le département du travail américain depuis Décembre 2007, c’est à dire depuis le début de la récession/seconde grande dépression.
Curieusement, ce sont précisément ces données qui n’ont absolument pas été relevées vendredi lors du dernier rapport sur l’emploi. Au passage, les grands médias serviles ont seulement noté un aspect négatif du rapport, à savoir: le fait que 319.000 emplois à temps partiel ont été créés pour des raisons économiques en Novembre. Cependant, avec Trump et sa campagne anti-immigration juste après avoir pris la plus grande avance dans la course aux primaires républicaines, nous sommes confiants sur le fait que le graphique ci-dessous sera bientôt reconnu par les experts économiques et politiques.
Et voici pourquoi nous sommes confiants sur le fait que ces données particulières auraient dû être soulignées par tous les experts en disséquant le rapport sur l’emploi de vendredi dernier: selon Enquête auprès des ménages réalisée par le département du travail américain, 375.000 travailleurs étrangers ont trouvé un emploi au mois de Novembre pendant que 326.000 travailleurs nés aux Etats-Unis ont perdu le leur.
A quoi ressemble ces données sur une longue période: Le graphique ci-dessous montre le nombre cumulé des emplois créés par les travailleurs nés à l’étranger depuis Décembre 2007. Il est de 25,5 millions et c’est le nombre le plus élevé depuis 8 ans.
Si seulement le graphique représentant les travailleurs nés aux Etats-Unis pouvait être comparable et être aussi soutenu.
Et ici, comme nous l’avons montré précédemment, c’est le graphique sur l’emploi le plus important de 2016: depuis Décembre 2007, l’économie américaine a seulement créé 747.000 emplois pour les travailleurs nés aux Etats-Unis (un nombre qui a chuté d’au moins 8 millions durant cette profonde crise), par rapport à la forte hausse de 260 % d’emplois créés pour les travailleurs nés à l’étranger, soit un peu moins de 2,7 millions.
Nous sommes convaincus que l’on peut faire valoir qu’il y a aussi bien des considérations du côté de la demande de main-d’œuvre (si les employeurs américains ont une tendance naturelle à embaucher des travailleurs nés à l’étranger, cela prête au débat) ainsi que sur le côté de l’offre: il peut être plus facile d’obtenir une compensation salariale équivalente pour les travailleurs nés aux Etats-Unis que pour leurs pairs nés à l’étranger, forçant ce dernier groupe à être beaucoup plus engagé et actif dans la recherche d’un emploi rémunérateur.
Cependant, la dimension économique de cette tendance n’a aucune importance: Comme la course aux primaires présidentielles américaines monte crescendo, tout ce qui importe, ce sont les phrases chocs comme quoi au cours des 8 dernières années, 2,7 millions d’américains nés à l’étranger ont trouvé un emploi, comparativement à seulement 747.000 américains nés aux Etats-Unis. Le résultat est que cela crée des dégâts qui mèneront à de graves polémiques lors de chaque débat du parti républicain , surtout si Donald Trump reste solidement en tête.
Source: zerohedge