Longtemps, le vignoble a fait rêver les grands crus, les domaines prestigieux, les bouteilles vendues plusieurs dizaines ou centaines d’euros. Le Bordelais affronte aujourd’hui une crise sans précédent. Les Français boivent moins de vin, les exportations, elles aussi, baissent. Les viticulteurs sont surendettés, 95% des domaines sont en difficulté. Depuis le début de l’année, ils ont dû arracher 8 000 hectares de vignes, et certains doivent se reconvertir.
La consommation nationale en chute, le marché chinois moins demandeur, la préférence des consommateurs français pour des vins premiums, donc de qualité, les terroirs de Bourgogne ont la côte en ce moment et sont mieux représentés en France, notamment sur les différentes foires (ex : Chalons en Champagne) … la période productiviste et polluante de l’Entre deux Mers touche à sa fin. L’heure est à la réconversion ou à l’adaptation.
L’Entre deux Mers – avec un tissu économiquement plus proche de l’Agenais que du Bordelais – a toujours eu une tradition de polyculture ; ce n’est que dans les années 1960 qu’elle s’est tournée vers « le vin rouge de masse », voyant cela comme « l’or rouge » du XXe siècle. Mais tout a une fin dans ce monde.