Ceux qui espéraient assister à une renaissance de l’économie américaine ont malheureusement obtenu davantage de mauvaises nouvelles cette semaine.
Il se trouve que la situation de l’économie américaine est bien pire que ce que les experts avaient anticipé. Les ventes au détail ont baissé de manière inattendue au mois de Mars, les ventes des entreprises ont de nouveau chuté, et le ratio des stocks par rapport aux ventes vient d’atteindre son plus haut niveau depuis la dernière crise financière. Lorsque vous ajoutez ces trois signaux typiques d’une récession aux 19 autres points alarmants que j’avais signalé la semaine dernière au sujet de l’état de santé chancelant de l’économie américaine, alors ceci brosse un tableau très sombre. Pratiquement tous les signes dont nous pourrions nous attendre voir surgir lors des premières phases d’une crise économique majeure apparaissent dorénavant, et pourtant la plupart des Américains semblent toujours n’avoir aucune idée de ce qui se passe actuellement.
Même moi, j’ai été surpris lorsque le gouvernement a indiqué que les ventes au détail avaient effectivement baissé en Mars. Les dépenses des consommateurs représentent une très grande partie de notre économie, et donc si les dépenses des consommateurs ralentissent déjà alors cela ne présage certainement rien de bon pour le reste de l’année 2016. Ce qui suit provient de l’auteur très respecté Jim Quinn…
Les experts économiques de la Ivy League s’attendaient à ce que les ventes au détail du mois de mars augmentent de 0,1%. Il se sont trompés de 6 milliards de dollars, étant donné que les ventes au détail ont baissé de 0,3%. Elles ont baissé pour le 3ème mois consécutif. Alors oui, les ventes de carburant ont été plus que soutenues grâce au bond de 22 % du prix de l’essence depuis la mi-Février. Cela devrait faire des merveilles dans les finances des ménages américains. Si vous excluez les ventes d’essence, les ventes au détail ont baissé de 0,4%. Comme le montre le graphique ci-dessous, l’évolution des ventes au détail d’une année sur l’autre a été proche des niveaux de récession sur presque toute l’année 2015 ainsi qu’en 2016.
En plus de la baisse des ventes au détail, les ventes des entreprises ont également baissé, ce qui est un autre signal typique d’une récession. Ce qui suit provient de Wolf Richter…
Les ventes des entreprises ont chuté à nouveau en Février, selon le rapport publié mercredi par le département du Commerce américain. Ces ventes comprennent celles des entreprises manufacturières, des détaillants et grossistes de toutes tailles dans tous les secteurs de l’économie américaine. Cette mesure est beaucoup plus large que celle utilisée sur les ventes globales des sociétés cotées en bourse, qui était aussi en baisse d’ailleurs…
Avec 1.284 milliards de dollars en Février, les ventes totales des entreprises ont baissé de 0,4% par rapport au mois de Janvier 2016, résultat corrigé des variations saisonnières et des jours ouvrables, mais pas de l’évolution des prix. Ces ventes étaient en baisse de 1,4% par rapport au mois de Février 2015 qui avait déjà été lui-même mauvais. Les ventes totales des entreprises aux Etats-Unis sont revenues au niveau où elles étaient en Novembre 2012 !
Oui, les marchés actions ont bien remonté depuis plusieurs semaines, mais ce rebond temporaire ne repose sur aucune réalité économique.
En vérité, l’économie réelle est en train de ralentir significativement. Plus simplement et pour mieux comprendre les choses, moins de marchandises sont achetées, vendues et expédiées à travers les Etats-Unis, et ceci nous donne une indication plus précise de l’évolution de l’économie dans les mois à venir que les fluctuations temporaires du prix des actions.
Un autre énorme signal d’alerte vient du ratio des stocks par rapport aux ventes aux États-Unis qui vient d’atteindre son niveau le plus élevé depuis la dernière crise financière…
Le ratio des stocks par rapport aux ventes, qui permet de suivre les stocks d’invendus, est maintenant rendu à 1,41. C’est son niveau le plus élevé depuis Novembre 2008, après la faillite de Lehman en Septembre qui avait gelé l’économie.
Les stocks représentent les ventes concluent antérieurement par les fournisseurs. Lorsque les entreprises cherchent à réduire leurs stocks, elles réduisent leurs commandes. Les fournisseurs voient leurs commandes comme étant des ventes. Comme leur ventes chutent, les fournisseurs ajustent en réduisant aussi leurs propres commandes, provoquant ainsi une chute des ventes qui fini par se propager jusqu’à la chaîne d’approvisionnement. Tous réagissent ainsi en réduisant leurs dépenses. Et si cette situation perdure, ils suppriment alors des emplois. Les réductions de stocks ont un très mauvais impact sur l’économie dans son ensemble.
Parce que les ventes ralentissent, les stocks commencent à s’accumuler à des niveaux inquietants. Et lorsque les entreprises voient que leur activité ralentit, elles commencent à licencier.
Dans un article précédent, j’expliquais à mes lecteurs que Selon Challenger, Gray & Christmas, les annonces de suppressions d’emplois faites par les grandes entreprises ont augmenté de 32 % au cours du premier trimestre 2016 par rapport au premier trimestre 2015.
Aussi étrange que cela puisse paraître, les médias ne semblent pas trop alarmés par cette situation.
Mais les Américains comme vous et moi commencent à s’inquiéter. En fait, le pourcentage d’Américains qui croient que l’économie américaine se dégrade est maintenant plus élevé qu’il ne l’a jamais été depuis Août 2015…
Un des exemples nous permettant de relever le niveau de pessimisme est l’index de confiance économique des Etats-Unis de l’institut Gallup. Cet indice mesure la différence entre les sondés qui pensent que l’économie s’améliore et ceux qui la voit décliner. Et les résultats les plus récents ne sont pas bons.
59 % disent que la situation économique s’aggrave contre seulement 37 % qui la voit s’améliorer. Cet écart de 22 % est le pire depuis Août 2015, selon Gallup, qui a interrogé 3542 adultes.
Personnellement, la situation ne se dégrade pas aussi vite que je ne le pensais, mais n’ayez aucun doute qu’un nouveau ralentissement économique vient de commencer en Amérique.
Jusqu’à présent, ce ralentissement est moins sévère que ce que la plupart du reste de la planète connaît actuellement. Le PIB du Japon est officiellement en baisse, les grandes banques sont en grandes difficultés un peu partout en Europe et en particulier en Italie, et même CNN admet dorénavant que ce qu’il se passe au Brésil est un bien « effondrement économique ».
C’est marrant – hier, j’ai pris le temps d’écrire un article sur les horribles souffrances que vivent et endurent les esclaves sexuels de Daech, et quelques-uns de mes critiques ont pris cela comme étant signe selon lequel il n’y avait plus assez de mauvaises nouvelles économiques à communiquer.
Eh bien, en réalité, ce n’est absolument pas le cas. La crise économique mondiale est en train de croître, même si elle ne se développe pas aussi rapidement que nous l’avions initialement prévu. Par contre, Nous nous profilons bien là où nous l’avions anticipé, et le reste de l’année 2016 se présente bien mal pour l’économie mondiale.
Donc, j’espère que tout le monde (y compris les critiques) utilise à bon escient ce temps qui lui reste. Parce que je souhaite vraiment le meilleur pour tous durant les périodes extrêmement difficiles qui se profilent.
Source: theeconomiccollapseblog