Patrick Artus, chef économiste de Natixis et co-auteur de « La folie des banques centrales » (éd. Fayard), était ce lundi 1er février 2016 l’invité de la matinale des Echos.
Dans son dernier livre co-écrit avec Marie-Paule Virard, Patrick Artus explique que les banques centrales sont pousse-au-crime, qu’elles jouent un jeu très dangereux, qu’elles préparent la prochaine crise et que celle-ci sera encore pire que les précédentes. Explications.
Plusieurs grandes zones de fragilité
A la fin des années 90, il y a eu la bulle Internet. En 2007-2008, une crise de l’immobilier. En 2013, ce sont les pays émergents qui ont été dans la tourmente. Patrick Artus identifie aujourd’hui plusieurs grandes zones de fragilité potentielles : « imaginez si un grand pays faisait défaut, le Brésil par exemple… ou un problème économico-politique en Russie ou en Arabie Saoudite… »
Remonter les taux d’intérêt
Avec 5.500 milliard d’euros de dettes souveraines à taux négatif aujourd’hui, il est légitime de se demander ce qui peut se passer, si comme le fait la Fed, les taux remontent graduellement.
Pour Patrick Artus, « du moment que vous amenez les taux d’intérêt à long terme à un niveau extrêmement bas, vous êtes dans une énorme irréversibilité. »
Les mêmes politiques qu’en 2008/2009
Si Patrick Artus salue les politiques des banques centrales pendant la dernière crise et « leurs comportements très favorables », il fustige en revanche l’immobilisme de ces institutions qui continuent à appliquer les mêmes politiques de création monétaire, sans effets sur l’économie réelle, et sans se soucier des inconvénients.
Source: lesechos