C’est une tragédie européenne qui n’en finit pas, et dont le prochain chapitre est sur le point de s’écrire.
Alors que les élections législatives grecques viennent de s’achever, Athènes et ses créanciers vont entamer, ces prochaines semaines, de nouvelles négociations.
Objet: la restructuration de la dette publique hellène, qui dépasse les 170 % du produit intérieur brut (PIB). Car il y a urgence. Malgré un premier allégement en 2012, celle-ci n’est en effet toujours pas soutenable, préviennent les économistes.
On parle de la Grèce, mais que dire de l’Italie, dont l’endettement public dépasse désormais les 135 % du PIB ? Et du Portugal (130 %) ? Que dire, aussi, de la France (97,5 %), des Etats-Unis (110 %) ou pire, du Japon (230 %) ? Sans parler de la dette des ménages et entreprises, qui culmine à 270 % du PIB en Irlande ou 222 % au Danemark. Si l’on cumule emprunts publics et privés, le fardeau des pays développés s’est ainsi alourdi de 25 points ces six dernières années, pour culminer à 270 % du PIB.
« Le monde est plus endetté qu’avant 2008 et aucune des mesures prises depuis n’a réglé le problème : cela signifie que la crise est loin d’être finie », s’alarme Michel Aglietta, économiste au Cepii.
Le problème n’est pourtant pas nouveau. De fait, l’histoire des sociétés humaines est jalonnée de crises de dettes, plus ou moins violentes. Mais aujourd’hui, les pays industrialisés – en particulier dans la zone euro – se retrouvent face à un cocktail aussi inédit qu’explosif : dette élevée, faible croissance, et quasi-absence d’inflation….
Source: lemonde