Une chute des Bourses en Chine relance les inquiétudes quant à une nouvelle crise financière et économique majeure. D’autant que tous les facteurs sont réunis.
Des tradeurs se prenant la tête entre les mains, scrutant sur des écrans des courbes plongeantes… C’est la traditionnelle image de la crise financière. Elle a fait la une de tous les journaux en 2008, lorsque la banque Lehman Brothers a mis la clé sous la porte, entraînant le monde dans la pire crise économique depuis celle de 1929. Allons-nous bientôt revivre cette scène ?
La perspective d’un nouveau krach n’est pas à prendre à la légère. En témoigne l’incroyable épisode de lundi en Chine. Pour leur première séance de l’année 2016, les Bourses chinoises se sont offert une gigantesque dégringolade. Après s’être effondrées de près de 7 %, les places de Shanghai et de Shenzhen ont tout simplement fermé. La contagion a été immédiate : Paris, Londres, Wall Street, Francfort… Les autres Bourses ont plongé, avant de se reprendre et de terminer, mardi, peu ou prou, en légère progression.
La fin de l’«argent gratuit»
La Chine serait-elle le maillon faible ? « C’est la deuxième alerte sérieuse dans ce pays, rappelle Christian de Boissieu, professeur d’économie à l’université Paris-I. En août, nous avions déjà observé un phénomène similaire. » Et de préciser : « L’instabilité viendra en premier lieu des pays émergents. » D’autant que le ciel s’assombrit au-dessus de ces économies, moteurs de la croissance mondiale : ralentissement économique, baisse des prix des matières premières…
D’ailleurs, la patronne du FMI a tiré la sonnette d’alarme le 30 décembre. La croissance mondiale sera « décevante et inégale » en 2016, a averti Christine Lagarde. Un changement d’ampleur attend aussi la planète finance. Après plusieurs années de baisse continue des taux d’intérêt, la banque centrale américaine s’apprête à les remonter légèrement, mettant fin à la politique de taux zéro, et donc de l’argent gratuit. De quoi chambouler l’économie mondiale encore fébrile. C’est ce qu’anticipe également Christine Lagarde : « Des taux en hausse et un dollar plus fort pourraient conduire à des défauts de paiement de la part d’entreprises. Et se propager dangereusement aux banques et aux Etats. »
Source: leparisien
Marchés financiers: va-t-on vers un krach ?