La situation de la Grèce ne s’est pas améliorée durant ces deux dernières années, avec des conséquences sociales et humaines non négligeables. Pour en parler, Michel Vakaloulis, philosophe et politologue grec, maître de conférences en science politique à l’Université de Paris VIII.08
Michel Vakaloulis: « il faut savoir qu’en l’espace de quelques années, le Pib grec a diminué d’1/4. Même si le chômage a légèrement baissé, il reste à des niveaux élevés. Et cette légère baisse du chômage n’est pas due à une reprise de la croissance mais surtout au fait que la Grèce s’est littéralement vidée des classes d’âge les plus productives. Et donc une grande partie de cette baisse du chômage, ce sont tout simplement des jeunes diplômés qui sont partis travailler ailleurs en Europe, en Australie ou aux Etats-Unis… »
Le retour présumé de la Grèce à la croissance en 2016 a été démenti lundi par des données révisées
Les dépôts dans les banques grecques baissent pour le deuxième mois consécutif
Et la France sera dans la même situation dans 3 ans
Mais c’est surprenant que l’on découvre les effets de l’Europe sur la migration des salariés.
Je rappelle que l’Europe a été créée pour cela ! C’est dans le projet initial, c’était même vu comme un des atouts puissant de la construction européenne qui devait apporter le bonheur pour les peuples européens. La libre circulation des travailleurs est un des piliers de l’Europe, c’est tout. Elle doit permettre à quiconque de trouver un meilleur emploi là où l’activité économique est la plus forte. Aussi, nous faisons le constat qu’en Grece, mais pas seulement. En Espagne, au Portugal, en Italie… il y a beaucoup de migration de jeunes qui vont chercher du travail au UK, en Allemagne… où les offres existent et les salaires sont les meilleurs.
Alors évidemment, les conséquences de ces migrations qui étaient prévisibles depuis le début n’ont pas été présentées initialement au moment d’adopter les traités européens. Car il y a forcément des conséquences démographiques et économiques pour les pays qui se vident. Mais ca les politiques n’en ont pas parlé. Les conséquences qui étaient faciles à prévoir pour les pays en deficit de migration sont principalement :
– appauvrissement des PIB des pays parce que moins de force de travail local et moins de consommation directe. Ceux qui sont partis ne sont pas prêts de revenir. De plus, ils ne créeront pas d’entreprises sur les territoires qu’ils ont quitté.
– Baisse démographique et vieillissement de la population des pays concernés conduisent à spirale déflationniste structurelle
– Fraligité politique de ces pays qui perdent leur influence sur les autres pays européens, voire qui sont mis sous tutelle européenne. Sur ce point, on peut se demander si ce n’est pas fait exprès pour dissoudre les nations européennes dans le projet des Etats Unis d’Europe…
logique