Depuis plusieurs mois, une rumeur circule avec insistance : l’or serait désormais reconnu comme un actif liquide de niveau 1 (HQLA) dans le cadre des normes Bâle III. Cette reclassification aurait dû intervenir le 1er juillet. Or, cette information est erronée. Elle l’a toujours été. Pourtant, cette confusion mérite qu’on s’y attarde. Elle révèle un profond décalage entre les règles officielles et les pratiques réelles des marchés. Dans un monde incertain, acheter de l’or physique reste un moyen sûr de protéger son capital.
La rumeur trouve son origine dans une mauvaise interprétation des textes. Les documents de Bâle III n’ont jamais prévu une telle requalification. Malgré cela, de nombreux acteurs du marché l’ont relayée. Ce phénomène révèle une chose : le besoin croissant de sécurité financière. Face à cette incertitude, investir dans l’or aujourd’hui apparaît comme une décision stratégique, loin des effets d’annonce.
Pourquoi l’or, bien que stable, liquide et sans risque de crédit, n’est-il toujours pas considéré comme HQLA de niveau 1 ? En réalité, Bâle III privilégie les actifs émis par les gouvernements ou les institutions bancaires majeures. Cette logique exclut l’or malgré ses qualités évidentes. Pourtant, de nombreux investisseurs institutionnels, y compris les banques centrales, continuent d’en accumuler. Cela démontre que la reconnaissance réglementaire ne reflète pas toujours la réalité du terrain. Ainsi, l’achat d’or physique demeure un pilier pour diversifier et sécuriser un portefeuille.
Le différend entre or physique et or papier complique encore la situation. Bâle III impose des règles plus strictes au papier adossé à l’or, car il présente des risques de contrepartie. À l’inverse, le métal détenu en coffre reste une valeur tangible. Ce point est essentiel. Il explique en partie pourquoi tant d’épargnants préfèrent aujourd’hui acheter de l’or physique sécurisé plutôt que de s’en remettre à des produits financiers complexes.
Les travaux menés par des analystes reconnus, comme Edel Tully du LBMA, apportent un éclairage précieux. Ils démontrent que l’or, bien qu’écarté des standards HQLA, remplit parfaitement les critères de réserve de valeur. Et c’est justement cette fonction qui attire les investisseurs. Dans un monde où les devises se déprécient rapidement, l’or reste un rempart fiable contre la perte de pouvoir d’achat.
En fin de compte, peu importe ce que dit le système. Ce qui compte, c’est ce qu’il fait. Et aujourd’hui, les banques centrales achètent de l’or à des niveaux records. Ce comportement en dit long sur leur perception du risque. Il confirme également que détenir de l’or physique est plus pertinent que jamais pour quiconque cherche à protéger son patrimoine.