Tout laisse à croire que les marchés financiers seraient frappés par une nouvelle crise du même type que celle qu’on a connu en 2008.
En réalité, ce qui se passe actuellement n’a rien à voir avec 2008… La crise actuelle sera bien pire que celle de 2008.
Plusieurs raisons à cela.
Tout d’abord, actuellement, et par rapport à 2008, il y à 20.000 milliards de dette supplémentaire dans le système financier. Si 2008 était une bulle d’endettement qui devait éclater; aujourd’hui la bulle est encore plus importante.
En second lieu et ce depuis plusieurs années, les banquiers centraux ont utilisé deux leviers pour maintenir le système à flot depuis des années à savoir d’une part, la politique monétaire à taux zéro et d’autre part celle des taux d’intérêt négatifs. En 2008, alors que nous avions à peine commencé à observer les effets de la politique des taux d’intérêt à zéro, celle des taux d’intérêt en territoire négatif était toujours considérée à l’époque comme une «option folle».
Aujourd’hui, ces deux politiques monétaires sont « monnaie courantes ». En effet, l’Union européenne a abaissé les taux d’intérêt en territoire négatif à trois reprises durant les 18 derniers mois. Le monde a constaté que ces actions étaient poussives. Elles ont à peine entraîné une légère hausse de l’inflation en zone euro.
Les banquiers centraux ont également employé avec zèle l’assouplissement quantitatif (c.a.d, la planche à billets), une autre folle option qui avait été mise en place en 2008 (la Fed avait lancé son premier programme d’assouplissement quantitatif en Décembre 2008).
A ce jour, les banques centrales du monde entier ont imprimé plus de 14.000 milliards de dollars pour acheter des obligations via ces fameuses campagnes de « planche à billets » que l’on surnomme « assouplissement quantitatif » (dénomination technocratique plus sournoise). Même si on est en droit de se questionner sur la légalité des quantitative easing (assouplissement quantitatif en français ou planche à billets), comme au sein de l’Union européenne, qui a lancé des programmes d’assouplissement quantitatif d’un montant de 1.000 milliards d’euros voire plus.
Ces programmes ont été imposés massivement.
Au Japon par exemple, un seul programme de quantitative Easing (QE) équivalent à 25% du PIB avait été lancé en Avril 2013. Malgré cet artifice financier, la croissance du PIB japonais qui avait à peine progressé s’était retourné à la baisse quasiment aussitôt une fois de plus. Même une extension de cette démentielle politique monétaire en Octobre 2014 n’avait pas réussi à relancer significativement la croissance de l’économie japonaise.
Enfin, aujourd’hui, les bilans des banques centrales sont démesurés au point d’être bien plus importants que certaines des plus grandes économies au monde.
Le bilan de la Fed est supérieur à 4500 milliards de dollars, ce qui est plus important que toute l’économie allemande et juste inférieur à l’économie japonaise. Le bilan de la BCE est de 2700 milliards d’euros, ce qui est supérieur à l’économie de la France ou du Brésil. Le bilan de la banque centrale du Japon est supérieur à 3000 milliards de dollars, ce qui est plus important que l’économie du Royaume-Uni.
Et ainsi de suite…
Avec des banques centrales dont les bilans dépassent l’entendement, une expansion de leurs politiques n’aura qu’un effet mineur et ce même par l’intermédiaire de nouveaux programmes massifs de quantitative easing. En 2008, le bilan des banques centrales pouvait encore croître. Aujourd’hui, nous ne sommes plus en 2008. Depuis cette date, les investisseurs ont vu le bilan des banques centrales exploser de plus de 200% voire 300%.
En bref, les banques centrales sont dans une situation bien pire qu’elles ne l’étaient en 2008 pour faire face à une nouvelle crise. C’est ce qui est inquiétant, parce que la crise à venir sera beaucoup plus importante que celle de 2008 (Je vous rappelle encore une fois qu’il y a 20.000 milliards de dollars de dette supplémentaire par rapport à 2008).
Source: zerohedge