Le marché américain des contrats à terme (futures) a été créé en décembre 1974 suite à une collusion entre le gouvernement américain et les négociants en or de Londres afin de créer de la volatilité dans les prix de l’or et, ainsi, décourager la détention d’or par les citoyens américains, selon un télégramme du département d’État écrit à cette époque et obtenu par Wikileaks.
Le télégramme a été envoyé au département d’État par l’ambassade américaine de Londres, signé par un dénommé Spiers, apparemment Ronald I. Spiers, qui était alors directeur adjoint de l’ambassade.
Le télégramme fait état de plusieurs consultations approfondies entre l’ambassade et les négociants en or de Londres au sujet de la re-légalisation imminente de la détention d’or aux États-Unis et de possibles achats substantiels d’or par les pays arabes exportateurs de pétrole.
Le télégramme dit : « L’impact majeur qu’aurait la détention privée d’or aux États-Unis, selon les prévisions des négociants, sera la formation d’un important marché de contrats à terme sur l’or. Chaque négociant a la conviction que le marché des futures sera d’une taille significative et que le négoce d’or physique sera minuscule en comparaison. Ils s’attendent aussi à ce qu’un volume élevé de transactions de contrats à terme crée un marché hautement volatile, ce qui diminuerait la demande initiale d’or physique et, fort probablement, découragerait l’accumulation à long terme par les citoyens américains. »
Ce qui rend ce télégramme intéressant n’est pas seulement la confirmation des assertions du GATA et d’autres du camp de la suppression des prix de l’or, à savoir que les marchés à terme fonctionnent comme des mécanismes de suppression de prix et de support aux devises gouvernementales, une affirmation faite de manière détaillée en 2001 par l’économiste britannique Peter Warburton, mais aussi parce qu’il démontre les relations étroites entre le gouvernement américain et des négociants en or de Londres, dont certains sont cités nommément, comme Samuel Montagu & Co., Sharps Pixley & Co., Mocatta & Goldsmid, et Consolidated Gold Fields.
Bill Murphy (GATA) expose la « manipulation de l’Or » et de l’argent sur CNBC…
Philippe Béchade parle du marché de l’or et des manipulations dont il fait l’objet
Le télégramme est en ligne sur le site Wikileaks : https://wikileaks.org/plusd/cables/1974LONDON16154_b.html
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Mais l’avantage N°1, et de loin, de l’or papier c’est sa volatilité.
Voilà du « papier » qui ne coute rien à fabriquer et sur lequel on peut spéculer à la folie. Exemple : la banque B achète à terme (sans rien payer) des tombereaux d’or papier, puis provoque un drame, une pénurie, une guerre (ou encore plus simplement on les évoque par des articles dans des journaux et autres médias), alors les crétins se précipitent sur l’or-papier (qu’ils paient cher, même à terme) tout en n’ayant aucune garantie en or métal. Alors la banque B revend ses papiers avec une plus-value record.
Ca se passe comme ça depuis le siècle des Lumières.
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Dans les années 1300 à Gênes, nait le commerce à terme , mais la spéculation effrénée ne naitra que bien plus tard.
La gestation de la Bourse va du début des 1500 à la fin des 1700. Tous ses organes se mettent en place et atteignent leur complet développement sans que la Bourse devienne le pilier de la vie économique.
Dans le système complet d’économie nationale d’Adam Smith -grandiose édifice théorique- pas une seule allusion, même mineure, n’est consacrée à la théorie :
• des lettres de change
• de la Bourse,
• du commerce de Bourse.
A partir des 1600, à Amsterdam on crée la spéculation boursière grâce aux transactions à terme. Cette spéculation effrénée, bien qu’interdite en 1610, 1621, 1623, 1677, 1700 … va se poursuivre irrésistiblement puis se transmettre à la bourse de Londres quand les banquiers d’Amsterdam y émigreront avec Guillaume III d’Orange.
Le riche Médina, conseiller de Guillaume III, est aussi le banquier de lord Marlborough à qui il verse 6000 livres de pension contre la primeur de l’information des succès militaires de ce dernier. Tous les artifices pour faire monter ou baisser la bourse sont utilisés : coteries secrètes à la Bourse, faux courriers, fausses nouvelles de la guerre …
Même technique pour Manassé Lopez qui annonce la fausse nouvelle de la mort de la reine Anne et rachète toutes les valeurs d’Etat à la baisse. (179)
Un autre type d’agiotage concerne les paris sur le retour des navires de la Cie des Indes Orientales.
Jusqu’à 1750, la spéculation ne concerne que les actions, mais à partir de 1763, les états et les provinces empruntent des fonds (titres d’obligations).
De 1800 à 1850 la puissance de la banque domine l’Europe et aucun ministre des finances ne peut s’en passer.
C’est la seconde période de l’histoire de la Bourse, qui va du début des 1800 à nos jours, période où la Bourse devient inséparable des économies nationales sur lesquelles elle exerce une action décisive.
Une autre révolution va permettre à la Banque n°1 de rafler toutes les liquidités d’Europe.
Le succès de la maison a été de proposer aux clients-emprunteurs, des obligations dont la souscription était ouverte :
• à tout pays,
• à toute devise,
Puis de verser les dividendes :
• dans toute ville
• dans toute monnaie.
Durant cette époque « spéculer » est le mot d’ordre.
La souplesse de circulation et la vitesse de liquidation permettent à ces valeurs mobilières de supplanter l’immobilier et les domaines agricoles.
L’émission de valeurs devient le moyen n°1 de la spéculation.
Création des Emprunts publics
En 1792, les frères Goldsmid sont marchands de titres à la bourse de Londres.
Ils vendent à l’encan des titres qu’ils émettent eux-mêmes à destination du public : les emprunts publics.
Leur position dominante va leur permettre de concurrencer les maisons de banque.
Ils vont ainsi régler en maîtres sur le monde des emprunts jusqu’en 1810, année où un banquier leur succède. (200-201)
Désormais, le banquier ne capte plus l’argent uniquement lorsqu’un emprunteur vient le solliciter ; c’est le banquier qui démarche et recherche des clients (états ou particuliers).
Dans cette nouvelle production capitalistique : le client recherché agressivement est d’abord le souscripteur (créancier acheteur de papier valeur) ; ce n’est plus l’emprunteur.
merci Thémistoclès pour ce petit cours d’Histoire ma foi très instructif!
bonne soirée!
Tout baigne ! 😀